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23 août 2008

Commentaires

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Vous dites que l'éolien ne permet pas d'éviter l'émission de beaucoup de CO2. Ceci ne semble pas être l'avis du SER ni de l'ADEME, ni, d'ailleurs de RTE. D'où vient votre assurance?

Faisons preuve de bon sens: lorsqu'il n'y a pas de vent ou lorsqu'il fait nuit, il faut bien produire de l'énergie malgré tout.

Le nucléaire ne se déclenche pas en un simple "clic", l'hydraulique est déjà pour une grande part utilisé en production constante... pour les périodes de pointe il faut donc bien utiliser les centrales thermiques.

L'exemple du Danemark, pionnier en matière d'éolien et bien servi par une météorologie favorable est là pour le montrer: ce pays dégage bien plus de CO2, par habitant, que la France.

Question: quelles sont les règles qui régissent le fonctionnement et la tarification relatifs à l'emploi des infrastructures de RTE?

@Sceptique
Deux faits conditionnent étroitement les possibilités de l'éolien et du solaire et ne sont pas compris intuitivement par le grand public, qui pourrait pourtant aisément les comprendre si les médias se donnaient vraiment la peine de lui expliquer:
-il y a d'une part le facteur de charge de l'éolien et du solaire, c'est-à-dire le rapport entre la quantité d'électricité qui est fournie réellement par une installation et celle qu'elle pourrait fournir si elle fonctionnait en permanence à sa puissance nominale. Ce facteur de charge est en France en année moyenne de l'ordre de 20 % pour l'éolien et de 10 % pour le solaire. Cela est dû aux variations considérables de la puissance du vent ou de celle de l'insolation au cours du temps. La conséquence pratique est que l'on ne peut pas dépasser les proportions correspondant aux facteurs de charge dans la part des électricités éolienne ou solaire dans notre approvisionnement électrique, sauf à pouvoir stocker l'électricité excédentaire quand l'offre dépasse la demande pour la restituer dans le cas inverse. Malheureusement, on ne sait stocker que des quantités très insuffisantes d'électricité. Ajoutons que l'on perd une grande part de l'électricité stockée dans cette opération, de 20 à 50 % selon les dispositifs de stockage.
- Il y a d'autre part la rapidité de la fluctuation de puissance de l'éolien et du solaire. Cette rapidité impose aux centrales dites de "back-up" qui ont la charge de compenser ces fluctuations pour que l'offre totale d'électricité soit égale à chaque instant à la demande d'être capable de faire varier leur puissance aussi rapidement que ces fluctuations.Seules sont capables de le faire les centrales hydroélectriques de lac ou d'éclusée, les turbines à combustion à fuel ou à gaz et les groupes électrogènes. Les autres, centrales nucléaires, mais aussi les centrales classiques à combustibles fossiles, n'en ont pas la capacité.
Augmenter la part de l'éolien, c'est donc , une fois épuisées les capacités de régulations offertes par les centrales hydroélectriques, augmenter corrélativement, et dans la proportion de 4 kWh pour 1 kWh d'éolien, la part de l'électricité fournie par des TAC ou des groupes électrogènes. C'est aussi diminuer corrélativement
la proportion d'électricité qui est fournie par les centrales " classiques", nucléaire en France et charbon en Allemagne, qui ne peuvent suivre des fluctuations aussi rapides.
Pour la France, on peut donc prédire qu'une augmentation de l'éolien se traduira, une fois atteinte les possibilités ultimes de la régulation par l'hydroélectricité, par une augmentation d'une contribution des TAC à la production électrique,une augmentation de la consommation de gaz naturel, et une diminution de la production du nucléaire, donc par une augmentation des émissions de CO2 ( mais aussi de méthane, autre gaz à effet de serre, beaucoup plus puissant que le CO2).
En Allemagne, les centrales classiques étant à charbon, on remplace une consommation de charbon par une consommation de gaz. Il y a donc une légère diminution des émissions de CO2 ( mais une augmentation des émissions de méthane, ce dont on parle peu).Cette diminution n'est pas aussi forte qu'on pourrait le croire,car le rendement des TAC n'est que de l'ordre de 25% alors que celui des centrales à charbon est de l'ordre de 35%.
Si l'on veut pousser le bouchon plus loin, on peut imaginer une production d'électricité en France,à partir uniquement d'éolien et de TAC à gaz, à raison d'environ 4 kWh fourni par le gaz contre 1kWh fourni par l'éolien. C'est jouable techniquement.Les TAC ayant un rendement de 25%, c'est 16 kWh de gaz qui seraient nécessaires par kWh d'éolien, soit environ 2kg, et de l'ordre de 1000 g C02 produit par kWh produit par l'ensemble éolien +TAC à gaz, à comparer aux 90 g/kWh du mix électrique fançais actuel!!Pour l'ensemble de la production française cela signifie un surplus d'émissions de CO2 de 500 millions de tonnes par an par rapport à la situation actuelle!
D'autres aspects à considérer sont le prix de revient de l'électricité ainsi produite,au moins 3 fois celui du prix actuel en France, et la vulnérabilié du système, qui s'effondre immédiatement s'il y a rupture d'approvisionnement en gaz. Pour cette raison l'électricité éolienne ne peut pas plus être considérée comme durable que le gaz qui l'assiste.

Dans le domaine EnR la France n'a fait que suivre - par raisons idéologiques - la position extrémiste des verts allemands au pouvoir en 1998: On subventionne sans regarder les détails ni se rendre compte qu'on barrait la route à d'autres solutions EnR bien plus prometteuses (solaire). De plus l'obligation d'achat à prix fort garanti (situation tuant la concurrence) et forcer les particuliers de la payer (une telle vente forcée est un Racket, il n'y a pas d'autre terme légal) est un déni de droit passible de la Cour de La Haye, je m'étonne qu'aucune association ne les ait déjà poursuivis.
BMD a montré ci-dessus que chaque KWh éolien nécessite l'utilisation de 2kg de gaz
en back-up, soit 3.2kg de CO² (et non 1Kg, petite erreur) il n'y a aucun avantage à aller dans cette voie: D'ailleurs BMD a raison puisque des membres de ma famille travaillant à EdF confirment le gros programme de remise en route de grosses centrales au Charbon (Cordemais, Le Havre), au fioul (Porcheville), au gaz (remise à niveau de Marignane au lieu de sa fermeture) qui toutes serviront à "étaler" l'éolien au cas où le pays reste dans sa cécité éolienne. On nous disait qu'on avait trop d'électricité (nous sommes le premier exportateur mondial) et voilà qu'on renforce le thermique obsolète? Ceci est la preuve que l'éolien renforce la production de CO², mais comme nous sommes dirigés par des idéologues basant leurs décisions sur les brailleries des média ou alors par des incompétents, on s'explique cela.
De plus, et vous pouvez le vérifier sur le site du Sénat, a été décidé vers 2004 d'orienter massivement EdF vers des centrales CCG (certes trois fois moins émettrices de CO², mais DABORD très souples) alors que l'estimations du coût de l'énergie gaz à long terme était calquée sur celle du baril, lequel - tenez vous bien - était à 25$ en 2005 et prévu d'évoluer tout au plus à 30$ en 2035! Ce qui veut dire qu'utiliser des centrales CCG revient à brûler des billets de banque.
Ah, ça mène loin la manie de l'éolien!
Si on se réfère aux bonnes pratiques (d'avant l'idéologie-EnR) d'achat d'électricité à des producteurs privés, l'hydraulique était acheté très près du prix marché car source très sûre, une défaillance temporaire lourdement pénalisée par la fourniture comptable par EdF d'énergie "secours", le système bonifiait les vraies sources tandis que les sources aléatoires n'étaient pas achetée au dixième du prix marché, pour les mêmes raisons. Avec un prix marché actuel d'en gros 45€ le MWh, l'éolien devrait s'acheter à 4.5€ et non 83€ comme forcé par un gouvernement égaré. Avec une telle installation, le cercle de pensée animé par Giscard d'Estaing a calculé que la surfacturation EdF atteindra 100€ par an pour un utilisateur ordinaire et 600€ pour un chauffé à l'électricité, tout ça pour engraisser des capitaux basés aux Bermudes.
Si on avait eu de tels incopétences en place en 1973, la France s'éclairerait de nos jours à la bougie.

Hervé Duperray

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