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12 avril 2010

Commentaires

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L'emploi par M. Prevot du mot "erreur" pour signaler son désaccord sur certains aspects du texte de M. Atlan me parait une trés grave erreur.

Je comprends la critique détaillée faite par Henri Prévot pour l'article d' Henri Atlan. Je trouve comme lui que le registre de son discours est étonnamment varié, et meme plus proche, cette fois du moins, d'un libelle littéraire que d'une argumentation proprement scientifique.
On peut comprendre que Claude Allègre se raidisse dans sa négation des effets anthropiques sur l'élévation de température: il s'est taillé là une place forte dans laquelle il est le plus ancien, le plus connu et le principal tenant de cette réfutation. Meme s'il n'est pas climatologue, mais géophysicien, il a de quoi alimenter éternellement ses commentaires avec des exemples de variations climatiques qu'il peut cueillir en abondance dans l'histoire de la terre. C'est sans doute meme tout à son honneur que de défendre une position difficile, à la manière de Galilée, contre une thèse plus communément partagée par les autres. Après tout, il est bon de mettre en question opinions et théories, jusqu'à ce qu'elles se désagrègent ou se révèlent etre incontournables à la lumière des observations.
Cependant Henri Atlan a une autre démarche. Il soupçonne les climatologues de se laisser délibérément aller à une confiance sans limite dans les modèles qu'ils manipulent, de ne pas tenir compte de leur imperfection, ni des incertitudes ou de la pertinence des données que ces modèles traitent. On pourrait pourtant accorder à ces scientifiques un peu plus de crédit: ils savent très bien la complexité des problèmes et l'imperfection des moyens qu'ils utilisent. Ils utilisent ceux à leur portée, essayent de les rendre plus robustes et surtout, en observant une corrélation entre la hausse de température et le développement de l'activité humaine, ils nous alertent sur les conséquences probables avec des projections dans le futur. Alors, pourquoi nous priver d'examiner les possibilités d'action qui sont à notre portée, de décider d'un début d'action à entreprendre dès maintenant et d'envisager ce qu'on devrait faire ensuite pour éviter les conséquences les plus désastreuses ? L'étude des oscillations du climat au cours des ères géologiques, aussi pertinente et extrèmement instructive qu'elle soit, comporte certainement bien plus d'inconnues et d'erreurs que nos appréciations, nos mesures et nos modèles théoriques d'aujourd'hui pour le climat que nous vivons depuis notre conquète, toute récente, de la terre.

Il ne faudrait pas assimiler Allègre à Galilée. En s'appuyant sur les observations qu'il pouvait faire avec sa lunette, Galilée a été un ardent défenseur de la théorie de Copernic qui prenait le contrepied de tout ce qu'on croyait depuis l'antiquité et Ptolémée.
L'action de l'homme sur le climat, c'est une idée récente. Et les scientifiques qui l'ont établi ont eu à se battre contre l'opinion commune et qui était aussi celle de la communauté scientifique, que l'homme ne pouvait pas avoir une action de cette envergure. Dans cette affaire, Allègre ne fait que chercher à conserver les vieilles croyances alors même que la communauté scientifique impliquées dans les recherches sur le climat a fini par se convaincre de la réalité du réchauffement dû à l'homme sur le climat.


Je trouve que la comparaison à la mode faite entre des gens comme
Allègre et Galilée est difficilement supportable. C'est parce qu'il
avait observé les satellites de Jupiter que Galilé n'a pu que constater
que les explications du mouvement des astres donnés par ses
contemporains n'étaient pas valables. et qu'il a dû se résoudre à
abandonner la physique aristotélicienne (qui avait été la sienne
jusqu'alors), se tournant alors vers le système de Copernic. Or ce
changement de paradigme était aussi  un bouleversement théologique.
C'est ce dernier qui lui valu l'hostilité de l'Eglise, mais pas celle
de ses collègues "sceintifiques" comme Keppler qui le soutint.
En résumé c'est l'expérience  qui  a conduit à une nouvelle théorie. Ce
n'est pas  une question  "d'opinion".  Une expérience contraire  aux 
"théories" de l'époque. 
Quelle est  donc l'expérience  ou quels sont les résultats
expérimentaux  contredisant  la  théorie de l'effet  de serre  que peut
alléguer Allègre?
De même Einstein a tiré les conséquences  de la constance observée de
la vitesse de la lumière, et Planck celles du spectre du corps noir.
Alors arrêtons de comparer  ceux qui  ont des  "opinions" dissidentes
aux génies de la science  qui se sont coltinés à la réalité
expérimentale.

1) Retrouvez ici l'article d'Henri Atlan

2) Et jugez vous même s'il vaut les deux pleines pages que lui consacre Henri Prévot ...et/ou vos commentaires !

Je ne voulais en rien dire qu'Allègre est un nouveau Galilée, mais qu'il se positionne comme tel dans un refus qui focalise l'attention générale. Et il y a toujours une opinion dans une interprétation d'expérience, meme si, de l'opinion générale, cette opinion est dénuée de sens commun! Einstein, Planck n'ont rien à faire dans cette histoire. Qui d'ailleurs les mettrait en cause ici, et pour cela?


Ce que je veux dire c'est que, comme l'a dit Poincaré : « L'expérience
est la source unique de la vérité : elle seule peut nous apprendre
quelque chose, elle seule peut nous donner la certitude. » Je pense que
Galilée a été conduit par l'expérience à la remise en cause de
l'astronomie de son temps. Copernic avait trouvé une explication plus
simple que celle des épicycloïdes pour expliquer le mouvement des
planètes. Mais, même si elle était plus simple, sa théorie n'était
qu'une théorie, une "opinion". Aucune expérience ne permettait de
choisir entre les deux approches. Par contre, la découverte des
satellites de Jupiter ne pouvait pas rentrer dans le cadre de pensée
qui supposait l'immobilité des cieux.
C'est parce qu'il était parti d'un fait expérimental que je rapproche
Galilée de Planck (un spectre de corps noir inexplicable selon
l'électrodynamique classique ayant conduit ce dernier à l'hypothèse des
quantas) ou d'Einstein (qui fit une démarche analogue après les
expériences de Michelson et Morley qui démontraient l'invariance de la
vitesse de la lumière). Quel fait expérimental Allègre peut-il alléguer
qui mette en cause les fondements de la théorie du réchauffement
climatique?
Les choses sont moins simples dans le cas de Courtillot qui pense avoir
trouvé des corrélations inexpliquées entre champ magnétique et
température. Ce genre de corrélation mérite d'être étudié. C'est,
semble-t-il ce qui a été fait avec le résultat que cette corrélation
n'existerait pas. Je n'ai pas entendu Courtillot s'appesantir sur ces
nouvelles analyses.
A propos de Courtillot j'ai trouvé son intervention à propos de
l'éruption islandaise tout à fait raisonnable et convaincante.

A propos du papier d'Henri Prévot
Henri Atlan en ajoute une autre (question) : l’épuisement à terme des ressources en énergie fossile.
La question de trop !
...
...l’épuisement des ressources que dans de nombreuses décennies – surtout si l’on sait utiliser les quantités gigantesques d’hydrates de méthane présentes dans les océans.


L’épuisement des ressources que dans de nombreuses décennies .

C'est vrai pour le charbon ; beaucoup moins sur le pétrole
et en France sauf erreur c'est le pétrole la première énergie fossile.

Les quantités gigantesques d’hydrates de méthane présentes dans les océans.

C'est vrai puisque de l'ordre de 10.000 milliards de tonnes de carbone ; mais de façon diffuse et rien n'indique qu'une quantité quelconque de ces hydrates soit commercialement exploitable à l'avenir. Quand on voit le temps qu'il a fallu pour que l'éolien soit mature (l'éolienne de St Rémy des Landes , elle a été construite quand 40 , 50 ans ?) comment imaginer qu'une exploitation des hydrates au stade industriel arrive avant le pic pétrolier? Certes je ne peux dire en quelle année exactement (2025 2030 ?) adviendra le pic pétrolier au niveau mondial mais on sait à quel prix (en $ et/ou en impact environnement) sont exploités les deux grands gisements censés nous sauver (au large du Brésil et au Canada avec les sables bitumineux)

Donc l’épuisement à terme des ressources en énergie fossile , c'est pas une question de trop.

Une réponse à CA, post du 21 avril
Dans mon commentaire, j'ai en effet écrit "Henri Atlan en ajoute une autre (question) : l’épuisement à terme des ressources en énergie fossile. La question de trop !"
CA a-t-il arrêté là sa lecture ? La phrase suivante de mon commentaire est celle-ci :
"Lutter contre les émissions évitera carrément l’épuisement des ressources en énergie fossile puisque, selon les conclusions du GIEC, pour éviter un réchauffement catastrophique il faudra laisser sous sol la moitié des ressources accessibles !"
On ne peut donc pas reprocher à quelqu'un qui veut limiter les émissions de CO2 de ne pas s'intéresser à l'épuisement des ressources.

Ce qui est le plus inquiétant dans l'affaire, c'est la place accordée à Henri Atlan dans le Monde, place proportionnelle à celle qu'il semble avoir dans une certaine Nomenclatura de l'intellectualisme médiatique.
Amazon recense 12 livres dont il est l'auteur et sur Wikipedia Henrti Atlan, dont je n'avais jamais entendu parler, est présenté comme "intellectuel, médecin biologiste, philosophe et écrivain français. De 1983 à 2000, il a été membre du Comité consultatif national d'éthique(CCNE) en France pour les Sciences de la vie et de la santé. Il est aussi professeur émérite de biophysique et directeur du centre de recherche en biologie humaine de l'hôpital universitaire d'Hadassah, à Jérusalem, et directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
Soulevant les problèmes fondamentaux touchant la vie et la science, savant et philosophe, spécialiste de Spinoza, Atlan met en regard la science, les textes bibliques, mythologiques, talmudiques, la philosophie, etc. Ses travaux interrogent la nature complexe des relations entre la science et l'éthique, de même que la compatibilité entre une pensée scientifique préoccupée souvent déterministe et la compréhension des complexités, source continue d'indéterminismes. Sa pensée contribue notamment à éclairer les questions de société que soulèvent le clonage, les découvertes récentes sur les prions, ou la biologie du développement. L'appui du biologiste aux thèses climato-sceptiques lui vaut d'être pointé du doigt pour le manque d'éthique scientifique dont il a fait preuve en ce sens dans un article du journal Le Monde".
Que viennent faire les religions dans "la nature complexe des relations entre la science et l'éthique" ? On est là dans une vision très restrictive, voire religieuse, de l'éthique, qui s'appliquerait spécialement aux sciences, quand elles touchent à la vie (OGM) et surtout à la vie humaine (clonage, embryons surnuméraires, les soi-disant "problèmes fondamentaux touchant la vie et la science"), ce qui titille tous ceux ayant peur d'un Dieu créateur qui refuserait qu'on touche à son domaine de compétence. Pour tout homme de raison la vie est sacrée au sens qu'il est interdit de porter atteinte à la vie d'un être doué de conscience. Pour la vieille mentalité judéo-chrétienne antiscientifique (présente chez Chirac et Mitterrand, ce qui explique ce fameux Comité consultatif national d'éthique), ce qui est sacré, c'est la simple vie parce qu'elle viendrait de Dieu, d'où les oppositions à la pilule ou à l'avortement.
En quelque sorte, pour eux, c'est la présence de Dieu dans La vie (sous-entendu la vie humaine) qui la rend sacrée, alors que pour l'athée, c'est la présence de la conscience, et donc, il n'y a nul besoin de réfléchir à toutes ces questions que ce pose cette intelligentsia soi-disant philosophe : oui, on peut toucher à la vie comme on veut tant qu'elle n'affecte pas un être conscient, non on ne peut permettre de faire autant d'êtres humains qu'on veut, ni par clonage ou "élevage" d'embryons surnuméraires", ni même par refus de politiques antinatalistes !
L'éthique ne concerne en rien LA science, mais ce qu'on fait des progrès de la science.
Cet Henri Atlan me parait bien peu scientifique dans ses préoccupations comme dans ses raisonnements, bref pas très sérieux… comme beaucoup de médecins qui se servent de l'aura de leur métier de "sauveurs de vies" pour se faire passer pour scientifiques. Ils ont fait les études pour l'être, mais ne le sont pas toujours.
Bravo encore à Henri Prévot pour sa critique exhaustive et exacte.

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