Partisans du nucléaire et partisans des énergies renouvelables se livrent à une bataille de chiffres, au sujet des créations d’emplois en France et en Europe. Force est de constater que malgré 10 ans d’investissements, peu d’emplois industriels ont été créés par les énergies renouvelables, à l’exception de l’Europe du Nord, où ils sont menacés par la concurrence extérieure.
Trop de subventions et d’investissements sont, au nom d’une hypothétique création d’emplois, alloués au développement de filières industrielles fragiles basées sur des technologies non optimisées. On semble oublier que, dans un monde régi par la compétition, une filière industrielle ne peut durablement prospérer (c'est-à-dire en l’absence de subventions) que si elle est innovante et compétitive. Il est irréaliste de croire qu’il suffit de la lancer à coup de subventions pour la voir prospérer.
L’exemple de l’éolien est caractéristique. En la matière nos industriels sont partis en retard et n’avaient rien de bien nouveau à apporter (à l’exception peut être des petites éoliennes escamotables de Vergnet). Dés lors, plutôt que de concevoir des appels d’offres qui contribuent d’abord à rémunérer des capitaux spéculatifs on aurait pu privilégier des formules imposant aux producteurs une certaine obligation de disponibilité. Une telle contrainte, les aurait obligé à s’intéresser au développement de moyens de stockage, aux technologies d’effacement permettant de lutter contre les pointes, voire à développer d’autres formes d’énergies décarbonées comme celles issues de la biomasse. Ce faisant le législateur aurait contribué à faire apparaitre des producteurs réellement responsables pouvant prétendre exporter bien plus que des machines, à savoir des services intégrés, souvent très créateurs d’emplois.
La procédure française d’obligation d’achat des kWh éoliens et photovoltaïques n’a non seulement pas débouché sur la création d’une véritable industrie mais elle a abouti à la mise en difficulté, sinon à la faillite des fabricants innovants tels que Photowatt pour le photovoltaïque, et Vergnet pour l’éolien. Une politique favorisant outrageusement la recherche de profits à court terme ne pouvait que désavantager les entreprises vraiment innovantes qui méritaient de voir encouragé leurs efforts de Recherche et Développement.
Une politique résolument tournée vers l’exportation de leur production dans des zones géographiques adaptées aurait pu être mise en œuvre en s’appuyant sur leurs compétences. Dans cette débâcle, Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et l’ADEME ont de lourdes responsabilités, leur politique se résumant à la traite des vaches CSPE et EDF (autrement dit le consommateur).
L’alibi de la création à court terme d’emplois sert trop souvent à masquer la faiblesse économique de certains projets lourdement subventionnés. On semble oublier qu’ils sont réalisés au détriment du pouvoir d’achat des consommateurs et qu’ils induisent des destructions d’emplois que bon nombre d’économistes s’accordent à considérer comme pouvant être plus importantes que les créations.
« Sauvons Le Climat » déplore le gaspillage résultant de ce qu’il faut bien considérer comme des fuites en avant mal conçues, qui réduisent notre aptitude à lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
Les milliards d’euros dépensés pourraient être mieux utilisés, notamment en termes de recherche et développement dans des domaines tels que :
- les techniques d’isolation des bâtiments.
- le stockage de l’électricité, domaine dont dépend l’avenir des énergies renouvelables intermittentes
- les réseaux intelligents (smart grid)
- les véhicules et autoroutes électriques.
- le solaire photovoltaïque et thermodynamique qui recèlent de larges potentiels de progrès
- le nucléaire de quatrième génération, durable et plus propre
- les biocarburants faisant appel aux plantes entières et à l’hydrogénation
Si l’on veut créer des emplois durables et limiter les émissions de gaz à effet de serre, il ne faut pas se tromper sur les moyens à mettre en œuvre …
Si l'on n'est pas vigilent d'une manniére responsabloe dans chaque domaine d'activité nouvelle: éolienne, photovolatïque, biomasse,..., la speculation essaie de tirer maximum de profit sans aucun souci, par exemple, pour la création d'emplois. Donc, il faut continuer de batailler lucidement mais sans merci contre ce méfait comme fait le Sauvons Le Climat.
Rédigé par : M. Asghar | 09 mars 2012 à 11h32
Tout à fait d'accord.
Surtout qu'on ne chiffre pas le nombre d'emplois!
Car d'un côté ou de l'autre les chiffres avancés dans les médias sont complètement bidons.
Content de noter que vous avez maintenant confiance :
- dans les développements à venir de moyens de stockage
- dans les larges potentiels de progrès que recèle
le solaire photovoltaïque
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Rédigé par : Jacques- | 10 mars 2012 à 09h24