Si la pollution atmosphérique attire de temps à autre l’attention des médias, à l’occasion surtout des «pics de pollution» qui ont lieu maintenant à Paris et d’autres grandes villes françaises, l’opinion n’a pour autant semble-t-il pas encore pris la pleine mesure des risques que cette pollution fait courir à la population française et européenne, en particulier de ceux de mortalité par maladies pulmonaires et cardiovasculaires.
Bernard Durand a rédigé une étude, «Les risques de la pollution atmosphérique pour la mortalité prématurée. Comparaison avec ceux du tabac et de la radioactivité ». Cette étude, qui s’appuie sur des rapports publiés par de grands organismes indépendants[1] présente en quelques pages la nature de ces risques et en montre l’importance quantitative. Les effets les plus importants résultent d’une exposition sur de longues durées à des particules invisibles très fines en suspension dans l’atmosphère. Celles-ci proviennent surtout en France du chauffage domestique et en particulier du chauffage au bois, et, mais assez loin derrière, de l’utilisation du gazole, en particulier par les transports. Les relations dose/effets qui sont utilisées pour estimer la mortalité prématurée qui en résulte, sont comparées dans ce travail à celles utilisées pour estimer les dangers du tabac et de la radioactivité : le risque dû à la pollution atmosphérique dans les grandes villes françaises, s’il reste inférieur à celui entraîné par une consommation régulière de tabac, est comparable, sinon même supérieur, à celui entraîné maintenant par la radioactivité dans les zones d’exclusion de Fukushima.
L’étude de Bernard Durand est publiée sur le site de « Sauvons Le Climat » : http://www.sauvonsleclimat.org/images/articles/pdf_files/etudes/pollution-atmospherique-et-sante_Durand.pdf
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[1] Organisation mondiale de la santé (OMS) , Institut national de veille sanitaire (InVS), Centre interprofessionnel technique d’étude de la pollution atmosphérique (CITEPA), AirParif, United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation (UNSCEAR), entre autres.
Donc, en termes de classification of toxicité, il y a le tabac, la pollution atmosphérique et la radioactivité dans les zones d'exclusion de Fukushima, mais, en réalité, il faut savoir que la toxicité de tabac est principalement due à la radioactivité concentrée des particules alphas sur les feuilles de celui-ci dans les champs, produites par la décroissance du Radon dans l'atmosphère.
Rédigé par : M. Asghar | 15 septembre 2014 à 22h57
avons nous le recul suffisant pour faire des statistiques sur les décés relatifs à la pollution athomsphérique
Rédigé par : alcor controles | 16 septembre 2014 à 09h08
@Asghar : le tabac contient effectivement du polonium 210 (et sa descendance), lié à l'utilisation d'apatite (minerai naturel) comme engrais phosphaté (et probablement pas spécifique du tabac ??).
Les doses reçues par un gros fumeur sont toutefois relativement faibles (de l'ordre de quelques dizaines de mSv, pas tellement plus que celles dues au radon que nous inhalons régulièrement, et qui compte aussi le polonium 210 dans ses descendants), et il semble donc qu'elles ne sauraient expliquer à elles seules l'hécatombe constatée chez les fumeurs, qu'on attribue plutôt aux goudrons, mais il y a plein de toxiques dans le tabac :
http://acces.ens-lyon.fr/biotic/neuro/drogues/html/tabac.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cigarette
Rédigé par : BrigitteMB | 16 septembre 2014 à 10h46
@BrigitteMB : La spécificité du tabac est que les particules alpha arrivent sous formes de fumées et se déposent à peu près toutes au même endroit dans le poumon, le risque est donc nettement plus élevé que si le 210Po arrive par ingestion dans l'alimentation. La source principale de 210Po dans l'alimentation est en fait les fruits de mers et les poissons, qui ne sont pas nourris aux engrais phosphatés. Certaines anecdotes laissent penser que les abaques de risque des particules alpha utilisées pourraient n'être vraie que pour l'exposition pulmonaires qui a servis à les calculer (mineurs d'uranium, expériences sur des singes), et non pour l'ingestion (cas Harold McCluskey ainsi qu'Albert Stevens).
Restent que même pour le 210Po dans le tabac, le pourcentage des cancer du poumons qui lui est attribué reste théorique, et non démontré.
Rédigé par : jmdesp | 16 septembre 2014 à 11h31
@alcor contrôle,je pense que l'on commence à s'en faire une bonne idée, parce qu'il y a eu un énorme travail de fait ces dernières années. Mais,comme le montre l'écart important entre les coefficients de l'InVS et de Beelen,les incertitudes sont encore très importantes. Ces incertitudes existent aussi sur les mesures, qui sont très difficiles et dont on voit qu'elles varient suivant les organismes. Mais l'ordre de grandeur de ces effets est de moins en moins discuté. L'objet de cette étude est d'en faire prendre conscience, et de donner des éléments de comparaison avec d'autres risques bien plus médiatisés.
Rédigé par : Bernard Durand | 16 septembre 2014 à 12h27
Brigitte: la dose annuelle tabulée pour un fumeur de 1.5 paquets de cigarettes (pas gros fumeur!) par jour = 8000 mrems = 8 mSV comparée à celle due à télévision = 0.2 - 1.5 mrems et les centrales nucléaires = << 10 mrems.
Rédigé par : M. Asghar | 16 septembre 2014 à 13h50
@ashgar, la relation dose/effet présentée pour le tabac résulte d'études épidémiologiques et intègre tous les effets. Quelle est la part de la radioactivité? BrigitteMB et jmdesp vous ont répondu.
Je me suis bien sûr posé la question, mais je n'ai trouvé aucune réponse claire. L'incorporation de descendants de l'uranium dans le tabac résulte en principe de l'utilisation d'engrais phosphatés à base d'apatite, mais le contenu en uranium de ce minéral est variable. D'autre part, les métaux lourds restent probablement en grande partie dans les cendres de cigarette.
Y-a-t-il un médecin spécialiste dans l'avion?
Rédigé par : Bernard Durand | 16 septembre 2014 à 14h26
Je ne suis pas médecin, mais je trouve étonnant de s'angoisser sur les micro-doses de radioactivé inhalée par les fumeurs alors que les goudrons et les autres composantes de la fumée sont largement suffisantes pour provoquer toutes les pathologies nécessaires pour tuer prématurément 70.000 personnes chaque année en France.
Quand donc EELV va-t-elle exiger l'interdiction de cette drogue (et accessoirement, comme en Scandinavie, le contrôle sévère de l'alcool, responsable pour sa part de la mort prématurée de 50.000 personnes chaque année)?
En attendant, on préfère faire angoisser les gens sur des non-problèmes comme les OGM (penser à dire aux diabétiques d'arrêter d'urgence l'insuline…).
Rédigé par : Vincent | 18 septembre 2014 à 02h58