L’intermittence et la faible prévisibilité des productions d’électricité éolienne et photovoltaïque sont une menace pour la stabilité des réseaux et conduisent à l’arrêt de centrales thermiques de substitution pour cause de non-rentabilité. La probabilité d’un black-out européen de plusieurs jours a augmenté considérablement depuis la mise à l’arrêt de centrales à gaz et nucléaires allemandes. Il est urgent de soumettre les productions d’électricité intermittentes aux règles habituelles assurant la stabilité des réseaux électriques qui consistent à ne produire que lorsque la demande existe ; il s’agit donc de supprimer l’obligation d’achat. Toutefois, cette règle semble difficile à appliquer pour l’existant pour lequel des contrats à long terme ont été conclus.
Une solution pour neutraliser les effets délétères de l’utilisation des énergies intermittentes existantes sans interdire leur production quand elle ne correspond pas aux besoins du réseau, pourrait être de les spécialiser dans la production d’hydrogène destiné à se substituer aux carburants fossiles.
Pour pallier les problèmes que l'intermittence pose aux électrolyseurs et optimiser leur fonctionnement, les productions intermittentes pourraient être combinées avec la production d’électricité nucléaire hors heures de pointe. On arriverait ainsi à une puissance d’électrolyse de 5 GW produisant de l’hydrogène pour un coût de l’ordre de 120 €/MWh, soit équivalent à 0,6 € par litre d’essence équivalent en utilisant des voitures équipées en Pile à Combustible, ou 1,2 €/litre pour des voitures équipées de turbines à gaz, qui demandent toutefois à être mises au point. Cette puissance de 5 GW d’électrolyse fonctionnant 50% du temps permettrait de fournir le combustible nécessaire à 5 millions de voitures particulières. La France pourrait ainsi exporter son hydrogène en Europe, et, particulièrement en Allemagne où se dessine un programme important d’usage de l’hydrogène.
Grâce à l'excellente rentabilité de l'électricité nucléaire hors heures de pointe, l'hydrogène produit en France serait très compétitif par rapport à celui produit en Allemagne par la combinaison d'électricité "charbonnière" et d'électricité éolienne ou photovoltaïque. De plus, l'hydrogène français serait produit avec de très faibles émissions de gaz carbonique, contrairement à l'hydrogène allemand.
Ces considérations sont détaillées, sur le site de Sauvons Le Climat dans une étude de Hervé Nifenecker : Que faire de l'éolien ?
Tous les moyens qui permettent le co-développement et la co-gérance d'une manière pratique, économique et efficace contre les effets de serre, les énergies intermittentes et celles des sources stables, sont nécessaires - voire inévitables, pour l'avenir énergétique en Europe et ailleurs dans le monde.
Rédigé par : M. Asghar | 13 novembre 2013 à 11h14