Un communiqué de Sauvons Le Climat, rédigé par Henri Prévot.
Le chauffage hybride combine l’électricité, qui ne se stocke pas, et une autre forme d’énergie, fioul, gaz ou biomasse, qui se stocke aisément. Si la chaudière existante est en bon état, il suffit d’y ajouter une pompe à chaleur ou de plonger une résistance électrique dans l’eau du chauffage central ; sinon, la chaudière est remplacée par une chaudière mixte. Dans tous les cas, l’alimentation électrique est pilotée par le fournisseur d’électricité qui pourra la mettre hors tension à son initiative, pour deux minutes ou pour plusieurs semaines sans prévenir le consommateur, dans la limite d’une durée maximum pendant la saison de chauffage.
Ce dispositif, qui permet de remplacer l’électricité par une autre forme d’énergie, est différent d’autres dispositifs qui permettent seulement de déplacer le moment où l’électricité est consommée.
Il peut également être conçu pour pouvoir absorber une production d’électricité excédentaire, notamment dans le cas de réseaux de chaleur ou de chaudières industrielles.
Le chauffage hybride répond ainsi aux pointes de consommation, permettant des économies non seulement sur les moyens de production mais, surtout, sur les réseaux de distribution. Il est aussi une réponse aisée aux difficultés créées par le développement de la production d’électricité éolienne et solaire même si le défaut de production dure plusieurs jours voire plusieurs semaines, ce qu’aucun mode de stockage d’électricité n’est capable de faire.
Plus généralement il apporte au consommateur une très bonne sécurité d’approvisionnement en énergie, quelle que soit la cause du manque d’approvisionnement en électricité – événements climatiques, pannes techniques, actes de malveillance.
Dans le court terme, le développement du chauffage hybride présenterait l’avantage supplémentaire de créer une demande d’électricité à la fois nouvelle et très flexible, qui répondrait parfaitement à la situation actuelle du marché de l’électricité marquée par un excédent de la quantité d’électricité produite et par une grande incertitude sur la puissance disponible à chaque instant.
Henri Prévot présente tout ceci dans une étude qui évalue l’intérêt économique pour le consommateur et pour le système électrique du chauffage hybride dans différentes circonstances : niveau de consommation, coût de l’installation, prise en compte ou non d’un « coût du CO2 », etc.
Le chauffage hybride se développera si le prix de cette électricité effaçable sans préavis pour deux minutes ou pour plusieurs jours tient compte des avantages qu’il présente pour la gestion du réseau électrique. Il peut entrer dans le mécanisme de « marchés de capacité » mais, dans une première étape, il serait plus simple d’ajouter une ligne au tarif Tempo pour cette livraison d’électricité d’un type nouveau.
Téléchargez l'étude de henri Prévot en pdf:
http://www.sauvonsleclimat.org/images/articles/pdf_files/etudes/chauffage-hybride-15-01.pdf
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