L'Arctique est particulièrement sensible aux évolutions du climat et de ce fait considérée par les climatologues comme une région test pour le réchauffement. L'étendue de la banquise arctique est suivie au jour le jour par satellite depuis 1999. Pendant le jour polaire boréal, de l'équinoxe de printemps à l'équinoxe d'automne, une partie de la banquise fond. Pendant la nuit polaire boréale, l'eau de mer gèle pour reformer la banquise. A la fin de l'été, en septembre, la banquise a atteint sa surface minimale annuelle. Depuis qu'existent les observations par satellite, on constate une diminution progressive de la surface restant couverte de glace en septembre, au taux moyen de 13% par décennie de 1979 à 2012.
La diminution de la surface couverte de glace a des conséquences notables sur le climat : d'une part, la glace réfléchit 50 à 90% du rayonnement solaire incident, mais l'eau libre en absorbe plus de 90 % ; la fonte de la banquise contribue donc à réchauffer les eaux de surface et toutes les régions avoisinantes. D'autre part, du fait de la grande surface d'échange entre la mer et l'atmosphère, il y a une évaporation accrue qui peut suffire à perturber le fonctionnement du climat d'une grande partie de l'hémisphère nord, expliquant en particulier comment les épisodes froids des derniers hivers et les canicules des étés s'inscrivent dans le réchauffement climatique.
Ce maximum de fonte de 2012 ne suffit pas à prédire quand la glace de mer aura complètement disparu de la région en été, le climat a des soubresauts et ne se juge pas sur une année. Mais cette diminution forte de 2012 est un signal d'alarme : le réchauffement est en cours et nous devons faire tout ce qui est possible pour le limiter.
sources : National Snow and Ice Data Center nsidc.org
l'auteur de l'article est-il informé de ce communiqué rectificatif de la NASA?
http://www.reuters.com/video/2012/09/21/reuters-tv-nasa-says-arctic-cyclone-played-key-role?videoId=237916780&videoChannel=118065
Rédigé par : Jean-Paul Clovis | 17 octobre 2012 à 15h48
le communiqué "rectificatif" de la NASA intervient 12 jours avant la publication du communiqué de presse du National Snow and Ice Data Center(NSIDC nsidc.org) faisant le point sur la banquise arctique à la fin de l'été 2012.
Le NSIDC confirme que la glace a été fragilisée par la tempête qui a traversé l'Arctique en août, brisant une glace particulièrement fragile du fait de sa minceur. Mais il ajoute que ce les conditions météorologiques du précédent record en 2007 étaient beaucoup plus sévères. Et je me rappelle qu'à l'époque, on se demandait si l'ampleur du minimuym n'était pas uniquement dû à ces conditions météorologiques hors normes. La suite a prouvé qu'il n'en était rien.
Rédigé par : Jean Poitou | 17 octobre 2012 à 18h56
Mais, il me semble que dans le même temps (saisons égale) la banquise et la glace augmentent en Antarctique...
Rédigé par : Jean-Paul Clovis | 20 octobre 2012 à 18h03
La banquise antarctique, c'est une toute autre chose que la banquise arctique. Les 2 pôles ne se ressemblent pas du tout et ne fonctionnent pas de la même façon.
L'Arctique est une mer enserrée entre les continents. La glace y a peu de possibilité de se déplacer. Au contraire, sous l'effet des contraintes diverses, elle se casse, les morceaux de plaques se chevauchent partiellement, donnant lieu à des épaisseurs de glace qui peuvent être importantes, et qui donc auront moins tendance à fondre complètement pendant l'été.
L'Antarctique est un continent, entouré d'océan libre. La glace de mer y est beaucoup plus mobile. Ses mouvements propres ont peu tendance à se faire chevaucher les plaques de glace. Et la glace est libre de partir vers le nord, donc vers des eaux plus chaudes où elle va fondre. De ce fait, il reste proportionnellement beaucoup moins de glace de mer à la fin de l'été austral(en mars) en Antarctique, qu'il n'en reste en septembre en Arctique.
L'Arctique a battu tous les records de minimum d'étendue de glace de mer cette année à la fin de l'été boréal, tandis que l'Antarctique atteignait une surface record à la fin de l'hiver austral. Ce record de maximum de l'Antarctique est dû à la conjugaison de la géographie et du réchauffement:
la situation géographique de l'Antarctique, fait que le continent est ceinturé par un régime de vents qui tournent autour de lui et empêchent les eaux marines de surface chaudes de pénétrer dans la zone qui entoure ce continent. D'autre part le réchauffement, bien réel sur une grande parie de ce continent, et les perturbations stratosphériques liées à la basse teneur en ozone (le "trou") au-dessus de ce continent, conjuguent leurs effets pour élargir la zone enserrée dans les vents tournant autour du continent et donc la zone qui pourra être gelée en hiver. Ce qui conduit à un élargissement de la banquise.
Mais d'autres facteurs peuvent augmenter la surface de glace. Une fonte accrue en été va produire un surcroît d'eau douce. L'eau de surface moins salée gèlera plus facilement.
Si on regarde la situation de l'Arctique en mars dernier (à la fin de l'hiver boréal), la surface de la banquise était significativement plus grande qu'au cours des 5 années précédentes; mais, comme la glace était mince, la fusion estivale en a fait disparaître une grande partie
Rédigé par : Jean Poitou | 22 octobre 2012 à 11h58