(prix du pétrole équivalent)
.
Une hiérarchisation des coûts des actions de réduction des émissions de CO2 a été proposée par Henri Prévot (1) et développé par Pierre Bacher (2). Ils proposent de classer les actions en fonction du « coût du carbone évité » par chacune d’entre elles, c'est-à-dire du surcoût d’une action donnée par rapport à l’utilisation d’énergie fossile.
Comme ce « coût du carbone évité » dépend du prix du pétrole ou du gaz, il est souvent plus parlant de retenir comme indicateur le prix que devrait atteindre le pétrole pour qu’une action évitant des émissions de gaz à effet de serre coûte moins cher que les énergies fossiles dont elle permet d’éviter l’usage. Nous appelons ce prix le « prix du pétrole équivalent », PPE. Le PPE d’une action est ainsi le prix du baril de pétrole qui la rendrait rentable (3). Cet indicateur présente le grand avantage de ne pas dépendre du prix réel du pétrole. Mais il dépend du cours du dollar.
La liste qui suit fournit, à titre indicatif, des ordres de grandeur de PPE, l’euro valant 1,5 $.
- Isolation des combles, pose de vitrages et menuiseries isolantes
- chauffage au bois individuel
- chaleur renouvelable (biomasse, incinération déchets, géothermie …) dans un réseau de chaleur existant
- limitation des vitesses moyennes de véhicules routiers
Inférieur à 120 $/baril :
- Chaleur renouvelable dans un réseau de chaleur à créer.
- Cultures de plantes dédiées à la production de biomasse.
- Pompes à chaleur
- Électricité heures creuses et évitable (effaçable) en heure de pointe (Annexe 11)
- Production conjointe de chaleur et d’électricité à partir de biomasse
- Véhicules hybrides rechargeables.
Aux alentours de 120$/baril :
- Agrocarburants de deuxième génération.
- Production d’électricité seule à partir de bois en remplacement de l’électricité produite à partir de gaz.
- Chauffe eau solaire dans des conditions très favorables,
Supérieur à 120 $/baril (environ 240$/baril) :
- Application aux logements neufs de la réglementation technique
2005 à la place de celle de 2000 (à partir des donnés publiées, on
estime qu’il faudrait que le pétrole soit à 150 ou 200 $/baril pour que
les actions proposées soient rentables)
- Division par trois de la consommation d’un logement existant par
d’importants travaux d’isolation et développement de moyens de
chauffage émettant peu ou pas de CO2
*************************
(1) Henri Prévot : « Trop de pétrole ! » Le Seuil 2007
(2) Pierre Bacher : « Prix du pétrole équivalent et coût du C02 évité » - revue Générale de l’Énergie n° 852 (mars –avril 2008)
(3) A court terme le prix du pétrole et celui du charbon peuvent évoluer différemment. Mais dans une optique à moyen terme, les prix du pétrole, du gaz et du charbon évolueront parallèlement ; le prix de l’énergie fossile pouvant donc être représenté par le prix du pétrole
Vous dites :>, mais avez-vous pensé au préjudice économique que provoquerait l'application ABSOLUE des limitations actuelles?
En effet, que signifierait pour les constructeurs, fabricants, réparateurs, distributeurs de pièces, pétroliers etc... la diminution, ne serait-ce que de dix pour cent, des ventes de pneus, garnitures et disques de freins et d'embrayages, d'hydrocarbures sans oublier la moindre usure générale de toute la mécanique? Quelques faillites?
Souvenons-nous que les effets de la vitesse exprimée en mètres par seconde sont proportionnels à son carré. [email protected]
Rédigé par : Jacques Brillot | 28 août 2008 à 14h08
ERREUR
Dans mon envoi précédent il fallait lire :
Vous dites : .... Limitation des la vitesse moyenne des véhicules routiers.... Puis la suite. Merci pour votre indulgence. J.B.
Rédigé par : Jacques Brillot | 28 août 2008 à 14h14
Comme l'ensemble des véhicules serait soumis à la même règlementation, l'usure que vous évoquez serait peu ou prou la même pour chacun et les contraintes identiques pour chaque marque.
En conséquence, les économies réalisées en terme d'usure pourraient être compensées par des augmentations de prix concernant tous ces consommables... dont il ne faut pas oublier en outre que leurs résidus sous forme de particules sont éminemment polluants.
De plus les gains obtenus sur le pan de la sécurité routière par ls limitations de vitesse se traduiront - outre l'aspect humain - par des économies substantielles en terme d'argent public et privé (assurances)
Rédigé par : Benjamin | 28 août 2008 à 15h02