Le monde est confronté à deux menaces immédiates : d’une part le réchauffement climatique lié aux émissions de gaz à effet de serre (GES) dont le CO2 représente les 2/3 et d’autre part, un jour ou l’autre, l’épuisement des ressources en pétrole, gaz et charbon. Mais l’humanité sera « morte de chaud » avant de consommer toutes ses ressources en énergie fossile. Elle doit donc apprendre à ne pas consommer toute l’énergie fossile disponible. C'est-à-dire qu’elle doit s’affranchir des énergies fossiles carbonées (pétrole, gaz et charbon) qui représentent 80% des sources énergétiques mondiales.
La production d’électricité est, à elle seule, à l’origine de près de la moitié des rejets de CO2 de la planète.
Le cas de la France est particulier car son énergie est, largement plus que dans la très grande majorité des autres pays, produite sans rejet de CO2 grâce au nucléaire et à l’hydraulique. À telle enseigne que chaque Français émet 6 tonnes de CO2/an au lieu de 10t/hab/an dans la moyenne des pays de l’OCDE et qu’une économie d’énergie a, en France, une chance sur deux d’être sans impact sur la protection du climat....
La France ne consommant plus guère de charbon, réduire les rejets de CO2 revient à réduire les utilisations de pétrole et de gaz et s’opposer à toute action conduisant à « réveiller » l’usage du charbon.
Au contraire de ce qui se passe dans la plupart des pays, en France métropolitaine éviter le carbone fossile ne revient pas à réduire la consommation d’électricité, mais au contraire à l’encourager dans des secteurs où elle pourrait se substituer à du gaz ou du pétrole.
Pour éviter la consommation d’énergies fossiles, produits pétroliers, gaz ou charbon, les solutions sont multiples : se chauffer autrement ; utiliser beaucoup plus et beaucoup mieux la bio-masse (annexe 8) ; développer le nucléaire ; électrifier les transports ; économiser les énergies fossiles là où elles ne sont pas substituables.
Conclusion
Il faut à la fois :
- Développer des sources d’électricité, disponibles de façon permanente, autres que celles provenant des énergies fossiles.
- Économiser les énergies fossiles
- Remplacer, là où la chose est possible, les énergies fossiles par des énergies qui n’émettent pas de gaz carbonique
Optimiser le chauffage électrique:
Bien que la France soit la mieux dotée en nucléaire, justifiant le chauffage électrique, il est cependant regrettable que 30ans de pratiques louables en matière d'isolation des bâtiments aient manqué un aspect essentiel:
Les appels de puissance pour chauffage. Reportons nous aux courbes quotidiennes de RTE et on remarque en jour ouvré typique d'hiver:
* un fort plateau de 8h à 13h, 77GW: causé par le chauffage des bureaux et écoles,
* un creux l'après midi: tout a été chauffé,
* "le" creux nocturne (58GW),
* des pointes répétitives à midi, 19h et 23h dues à la cuisine électrique et TV.
Il en résulte un triste record:
** Le chauffage "électrique" appelle de forte production au CO² (7-8GW) de jour pour un max nucléaire de 63GW,
** La France est le record d'Europe d'appel de puissance de pointe, donc de CO².
Solutions possibles:
- Effacer de façon mobile le chauffage électrique de particuliers (qui étalent nécessairement leur consommation sur 24heures) moyennant ristourne, grâce à une télécommande des relais par les nouveaux compteurs électroniques RTE à venir. L'inertie des appartements et maisons est telle que l'usager ne s'en rendra pas compte.
- Equiper les nouveaux bâtiments scolaires et administratifs (prévus au chauffage électrique) uniquement de convecteurs semi-accumulateurs de chaleur (en gros stockant 25% des besoins journaliers) de façon à étaler la demande sur 24h en deux tranches.
- Eventuellement, tout en maintenant les fours à micro-ondes, pénaliser l'installation de plaques de cuisson électriques, encourager l'usage du gaz naturel (cantines,restaurants...).
Rédigé par : Duperray | 31 août 2008 à 10h34
C'est le manque d'anticipation de nos industries et modes de vie qui nous a mis dans la situation actuelle, et il ne faudrait pas recommencer à avoir la vue trop courte avec d'autres risques de pollution, comme le nucléaires, sous prétexte que l'urgence, c'est le climat ! Demain, ce seront peut-être les cancers !
Tchernobyl nous a montré que le risque zéro n'existait pas, et ceux qui tiennent des propos plus lénifiants que scientifiquement rassurants pour nous le faire croire concernant les nouvelles technologies nucléaires me rappellent les ingénieurs parlant du TITANIC avant son départ ! Que diable, quand nos ingénieurs aprendront-il une modestie salutaire ?
Quant au problème des déchets nucléaires, il ne s'agit plus d'un risque, mais bien d'un certitude !
La solution est claire : Réduire autant que faire se peut notre emprunte environnementale en procédant par ordre :
- en priorité, il faut investir dans la réduction de nos consommations énergétiques en les limitant à nos vrais besoins et en supprimant nos nombreux gâchis (il faut arréter de chauffer les courants-d'air !)
- en second lieu, il faut investir lourdement dans l'amélioration de la performance énergétique de nos équipements
- et enfin, il faut investir lourdement dans le développement des énergies renouvelables
Grâce à ces trois types d'investissements adressés selon ces priorités, nous pourrions tendre vers une non-utilisation des énergies fossiles et polluantes, uranium compris !
Le nucléaire ne pouvant au mieux être considéré que comme un "mal transitoirement nécessaire", mieux vaut investir dans les solutions permettant de s'en passer que dans son développement!
Rédigé par : Serge VUILLOD | 17 mai 2009 à 12h59