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Chers amis signataires du manifeste de "Sauvons le Climat",
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Certains d'entre vous se sont étonnés que "Sauvons le Climat" ne se soit pas exprimé sur le déversement d'une solution uranifère dans l'environnement, sur le site de la SOCATRI, filiale d'AREVA, au Tricastin.
Nous n'avons pas l'habitude de nous prononcer hâtivement sur tout incident , nucléaire ou pas. En l'occurrence nous n'avons aucune raison d'ajouter notre grain de sel aux communiqués de l'ASN à qui, ,jusqu'à preuve du contraire, nous faisons confiance, même si nous n'approuvons pas toujours sa technique de communication.
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Il est clair qu'en l'occurrence, il y a eu faute de l'opérateur et que cette faute doit être sanctionnée. Il est aussi clair que les conséquences environnementales et sanitaires seront très limitées. L'incident est, essentiellement, de nature chimique (l'uranium naturel est plus dangereux pour sa toxicité chimique que pour sa radioactivité). Chaque année des rejets accidentels de produits chimiques beaucoup plus dangereux (témoin les dégâts sur la faune aquatique) ont malheureusement lieu , sans qu'ils fassent les premières pages des médias pendant quelques jours, ni qu'ils amènent à mettre en cause les autorités de surveillance de l'environnement.
Il faut aussi rappeler que l'eau qui court dans nos rivières contient quelques milligrammes d'uranium naturel par mètre cube et que le Rhône seul en rejette plusieurs centaines de tonnes par an (plusieurs tonnes par jour) dans la Méditerranée. Globalement les fleuves français rejettent environ 1000 tonnes d'uranium en mer. Ces chiffres sont à rapprocher des quelques dizaines de kilos d'uranium contenu dans les 30 tonnes d'effluents rejetés dans l'environnement par la SOCATRI.
Les mesures de précaution prises, pour quelques jours, par les préfets de la Drôme et du Vaucluse, en attendant la dilution du rejet, nous ont paru raisonnables.
Il faudrait faire connaitre l'échelle INES des incidents nucléaires 1/7,
http://www.centpourcentnaturel.fr/post/2008/07/29/L-echelle-des-INES-incidents-nucleaires
comme on connait l'échelle Beaufort 1/13 en marine de plaisance
avec des exemples comme les Bq délivrés par Windscale, Three Mile Island, Tchernobyl....et nombre d'accidents japonais , les essais de bombes atmosphériques mais aussi les volcans, le charbon... et la radioactivité normale et les surdoses de mSv reçues dans certaines activités pour ramener à de plus justes proportions l'ampleur des incidents du Tricastin, fautes regrettables, à sanctionner, mais bénignes
Yves BAGUELIN
Rédigé par : BAGUELIN | 28 août 2008 à 11h09
Galle, dans l'ouvrage collectif sur les toxiques nucléaires, indique que la teneur moyenne en uranium des sols est, si l'on considère la couche de surface sur 1 m d'épaisseur, de l'ordre de la tonne par km2.Il y en a donc de l'ordre du kg dans un jardin de 1000m2, sans cesse retourné et retravaillé. Combien en absorbe ou en inhale au cours de son existence l'agriculteur ou même le jardinier de banlieue?
Les quantités d'uranium contenues dans les granites sont très variables, mais en moyenne de l'ordre du g par m3.Quelles quantités en inhalent sous forme de poussières au cours de leur vie professionnelle les ouvriers carriers qui travaillent le granite?
L'IRSN n'établit pas de cartes de la radioactivité de surface à petite échelle parce qu'elle change en fonction des épandages d'engrais, qui contiennent dans le cas des phosphates non seulement du potassium 40 mais aussi de l'uranium( témoin les projets de récupération de l'uranium dans les phosphates marocains ou jordaniens). Quelle quantité en inhalent les agriculteurs et quelle quantité s'en retrouve dans les eaux?
Pourquoi ces quelques faits n'ont-ils pas été portés à la connaissance du public à l'occasion de la fuite de la Socatri? L'occasion était bonne et il s'agit là aussi de transparence.
Ce qui n'a pas été communiqué dans le cas de la fuite du Socatri, entre autres choses: la nature de la solution d'uranium à 12 g par litre et la composition isotopique de l'uranium.Peut-être quelqu'un sur ce blog le sait-il?
Rédigé par : BMD | 28 août 2008 à 15h18
Je ne suis pas OK avec le commentaire de Jacques Brillot mais sur un seul point seulement: J'ai lu dans un site médical (que j'ai peine à retrouver) que le corps humain n'absorbait que 1% au maximum de l'uranium ingéré, le reste étant immédiatement dirigé vers la sortie. De plus dès que la quantité cumulée atteint 100-160 µg, le corps cesse d'en absorber. Il faut donc en conclure que contrairement au plomb/cadmium, l'uranium ne peut pas s'accumuler.
D'autre part - et cela n'a rien à voir avec le nucléaire - je signale que les atomes lourds n'ayant aucun rôle biologique (ie tous ceux au delà de l'Iode) sont malgré tout très lentement éliminés du corps (trop lentement pour certains) plus particulièrement par le Sélénium dont la carence produit d'autres désordres plus graves (mort).
Rédigé par : Duperray | 31 août 2008 à 09h28