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La demande d’électricité varie constamment ; la production d’électricité est plus difficile à faire varier. Il y a problème car l’électricité n’est pas stockable.
Au 1er janvier 2007 la capacité de pointe de production électrique française est d’environ 92 GW, chiffre qu’approche déjà la consommation française lors de pointes extrêmes. Avec une consommation courante fluctuant entre 40 et 60 GW, la puissance électrique française permet des exportations fréquentes à nos voisins européens mais devient proche de sa limite aux moments des pointes. D’où les récents investissements d’EDF et d’autres électriciens en centrales électriques à démarrage très rapide mais émettrices de CO2.
Or il existe un bien meilleur moyen de couvrir les pointes : c’est d’investir dans de nouvelles centrales dites "à accumulation hydraulique" les "STEP" (Station de Transfert d’Énergie par Pompage).
Ces centrales hydrauliques permettent, en mode pompage, de stocker sous forme hydraulique l'électricité produite par d'autres types de centrales lorsque la consommation est basse, par exemple la nuit, et de la redistribuer, en mode turbinage, lors des pics de consommation.
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Ces centrales possèdent deux bassins un supérieur et un inférieur entre lesquels est placée une machine hydroélectrique réversible : la partie hydraulique peut fonctionner aussi bien en pompe qu'en turbine et la partie électrique aussi bien en moteur qu'en alternateur. En mode accumulation (heures creuses) la machine utilise l’électricité disponible sur le réseau pour remonter l'eau du bassin inférieur vers le bassin supérieur et en mode production la machine convertit l'énergie de l'eau en électricité. Le rendement global de l’opération (rapport entre électricité consommée et électricité produite) est remarquable, de l'ordre de 82%.
Les STEP sont particulièrement intéressantes pour la régulation entre l'offre et la demande, dès lors que les systèmes de productions tels que des centrales nucléaires ne disposent pas de suffisamment de souplesse pour faire face aux demandes de pointes. Elles peuvent être également utiles pour stocker de l'énergie produite à partir de modes de production discontinue telle que l'énergie éolienne.
Depuis 1990, EDF exploite quatre STEP avec une puissance globale de 4 GW. Des plans existent depuis des années pour en créer quatre autres soit encore 4 GW ; de plus, les sites repérés permettraient d’ajouter encore au moins 4 GW portant de quatre à 12 GW la puissance des STEP.
Il est aussi envisageable de réaliser des STEP en bordure de mer lorsque le relief s’y prête en pompant de l’eau de mer dans des réservoirs bâtis en altitude. Ce type d’équipement serait particulièrement utile dans les îles pour gérer l’intermittence des sources éoliennes et solaires.
Les conditions fixées par RTE pour le transport d’énergie (factures aller et retour) et des prix de cession qui ne tiennent pas compte de la valeur du courant de pointe ont contribué à bloquer l’investissement.
Conclusion
Un examen attentif des obstacles s’opposant à l’exploitation optimale
et à la construction de STEP doit être entrepris afin de les lever. En
particulier la politique de péage de RTE* doit être réformée.
* RTE: Réseau de Transport d'électricité
Si le rendement GLOBAL hors transport est de
70 à 80 %, le stockage hydraulique STEP est une excellente solution : elle évite de recourir en période de pointe à des centrales au gaz, fuel ou charbon (fossiles non renouvelables et polluants).
Cette solution est appliquée depuis très longtemps : le tandem lac Blanc (en bas) lac Noir (en haut) dans les Vosges est un exemple concret. Certes les écolos n'aiment pas les digues (même minuscules) et les conduites, même discrètes et n'abîmant guère le paysage, mais devant la catastrophe écologique du changement de climat, il faut savoir choisir le moindre mal.
Défendons donc les STEP.
Rédigé par : africain | 01 septembre 2008 à 22h43