.
.
Les techniques, dites de captage et stockage du CO2, qui consistent à extraire le CO2 rejeté par des installations industrielles ont, après les étapes de Recherche et Développement par la communauté internationale (CSLF Forum), atteint le stade des essais pilotes. Elles intéressent essentiellement les installations stationnaires émettrices de CO2 : centrales électriques à flamme, industrie lourde. En France, dont la production électrique est quasi exclusivement nucléaire, c’est surtout l’industrie lourde qui est concernée. Le total des consommations d’énergies fossiles carbonées du secteur industrie est voisin de 25 Mtep/an (dont une bonne moitié de gaz) qui engendrent 75 Mt de CO2/an.
.
.
Trois grandes voies de captage du carbone sont en cours d’exploration :
·
Le captage post-combustion : la combustion, comme aujourd’hui,
produit du CO2 que l’on capture par un procédé physico-chimique ;
· L’oxycombustion qui conduit à des fumées beaucoup plus riches en CO2 ce qui en facilite le captage ;
·
Le captage pré-combustion qui vise à extraire le CO2 à la source en
transformant le combustible carboné avant usage en un gaz de synthèse.
Le transport vers le site
de stockage est envisagé sous forme de gaz comprimé ou liquéfié par
pipe-line ou bateau selon la distance à parcourir.
Trois types de stockage sont explorés
· L’injection dans des aquifères salins profonds dont on n’ira
jamais chercher l’eau puisqu’elle est salée ; c’est, aujourd’hui, la
solution la plus prometteuse ;
· L’injection dans des réservoirs d’hydrocarbures : cette injection
va permettre, secondairement, de mieux « presser l’éponge pétrolière »
améliorant ainsi le taux de récupération de la ressource
pétrole (récupération assistée) ;
· L’injection dans des veines de charbon ce qui, secondairement, permettra la libération de méthane.
Des opérations pré-industrielles sont déjà en cours en Amérique du Nord
et en Mer du Nord ce qui donne des indications sérieuses, en
particulier sur les coûts : ils sont élevés et accroîtraient les coûts
énergétiques et financiers d’un bon tiers. Chaque étape, captage,
transport et stockage demande des investissements importants et
consomme de l’énergie. Tout porte donc à croire que les surcoûts
engendrés par ces techniques ne seront acceptables que si le niveau de
taxation du carbone émis est suffisamment élevé (40 € la tonne de CO2).
Les conséquences environnementales du captage-stockage et les
difficultés sociétales (acceptation) qui lui seront associées sont par
ailleurs encore incertaines.
[1] Source DGEMP
[1] Le CO2 évité sera souvent notablement inférieur au CO2 stocké à cause du supplément de consommation d’énergie impliqué par le captage-stockage et la quasi impossibilité de capter le CO2 émis lors du transport du combustible de son lieu de production à son lieu de consommation : au total, on ne devrait éviter au mieux qu’environ les 2/3 du CO2 émis.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.