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Tous les scientifiques s’accordent pour dire que pour éviter des modifications catastrophiques du climat nous devrons parvenir à réduire de 80 %, d’ici à 2050, nos émissions de gaz à effet de serre.
Pour engager efficacement cette lutte de nombreux chercheurs estiment qu’il faut impliquer plus directement les consommateurs pour les inciter à modifier leur comportement. Les chiffres démontrent en effet qu’ils sont directement responsables de 30 à 40 % des rejets de CO2. « Si vous enfoncez trop facilement l’accélérateur de votre voiture il ne faut pas accuser son constructeur disent-ils… »
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Fort de ces considérations des Anglais ont imaginé une nouvelle voie pour tenter de contrôler les émissions de gaz carbonique. Il s’agit en quelque sorte d’une transposition, au niveau des particuliers, du système des quotas d’émission mis en place pour certaines catégories d’entreprises par l’Union européenne dans le cadre du protocole de Kyoto.
Le projet dénommé « Carbon Limited », (conduit notamment par David Miliband, ancien ministre de l’environnement de Tony Blair et aujourd’hui ministre des affaires étrangères de Gordon Brown), consiste à allouer à chaque citoyen un quota de CO2 et à en contrôler l’utilisation par l’intermédiaire d’un système de carte à puces.
Pratiquement, chaque année un certain nombre d’unités carbone vous sont allouées Vous achetez de l’essence, des produits ou des services et votre carte est débitée. Si vous dépassez votre quota de points carbone vous devrez aller en acheter sur le marché (via votre banque). Si vous avez gardé des points vous pourrez soit les reporter en sus de l’allocation qui vous sera allouée l’année suivante (allocation qui sera réduite d’année en année), soit les vendre ce qui vous procurera un complément de revenu.
Un tel système permet de rendre concret le coût du carbone et de faire
qu’il en soit tenu compte lors de chaque décision d’achat. Selon ses
promoteurs il offre le mérite d’être plus équitable qu’une taxe qui
pénalise les plus pauvres alors que le système préconisé peut être
réglé de telle sorte qu’il les favorise.
Techniquement, la technologie des cartes à puces permet de gérer un tel
concept. Il s’agit en fait d’organiser une sorte de double paiement, le
retrait des points se faisant, comme lors d’un paiement classique, sous
la responsabilité du fournisseur. Si ce dernier, par négligence, laisse
s’établir dans ses comptes un déficit de points il devra le couvrir à
partir de sa propre allocation de points, à charge pour lui, le cas
échéant, d’en acheter sur la marché.
Pratiquement le système pourrait ne démarrer sur quelques produits fortement générateurs de CO2 comme le pétrole ou le gaz et par la suite être peu à peu étendu à d’autres produits.
Sans vouloir minimiser les difficultés techniques d’une telle approche, nous pensons qu’il serait nécessaire qu’elle soit davantage prise en considération par nos décideurs politiques.
JM
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