Sauvons le Climat
La Suède a été le premier pays européen à inscrire en 1980 dans la loi sa volonté de sortir du nucléaire, suite à l’accident de Three Mile Island, et a fixer un calendrier de sortie contraignant. Cette position a été maintenue pendant 25 ans, sans évolution convaincante des moyens de production d’électricité pour faire face à l’arrêt des centrales. Le gouvernement précédent a persisté à imposer l’arrêt de deux des réacteurs en 1999 et 2005, malgré la demande constante des industriels de prolonger la vie de réacteurs complètement opérationnels et encore récents. La perte de production correspondante a pu être en grande partie compensée par l’augmentation de puissance des réacteurs encore opérationnels.
Devant l’échec de la mise en place de procédés de remplacement à base d’énergies renouvelables au niveau nécessaire, l’opinion des suédois a considérablement évolué depuis le référendum de 1980, la préoccupation principale portant désormais très majoritairement sur le risque de dérive climatique.
Le gouvernement actuel, élu en 2006, avait initialement décidé de ne discuter ni de construction ni d’arrêt de centrales pendant son mandat de 4 ans. Mais le débat sur la maîtrise climatique et la sécurité d’approvisionnement du pays l’a obligé à réviser ses positions. En conséquence il a décidé, en accord avec le centre qui avait été jusqu’à présent un opposant déterminé au nucléaire, de proposer au parlement d’abolir les deux lois qui prévoient l’arrêt des centrales et l’interdiction d’en construire de nouvelles, parallèlement à un effort appuyé aux énergies renouvelables. Un projet un ce sens devrait être présenté au parlement dès le 17 mars.
Cette décision doit être appréciée dans le contexte actuel qui voit d’autres pays annoncer la relance ou l’engagement de programmes nucléaires, comme le Royaume Uni, l’Italie et la Pologne, ou qui sont revenus sur des lois similaires comme les Pays-Bas en 2006. Ces prises de position interviennent alors que les rejets de gaz carbonique dans l’atmosphère ne cessent de croître au niveau mondial.
Elle peut être comprise en observant que les engagements européens actuels du pays en matière d’ENR seront très difficiles à atteindre, et que leur mise en oeuvre est encore très relative. A titre d’exemple la production d’électricité éolienne en Suède devrait passer de 1,4 TWh actuellement à 30 TWh en 2020, soit environ 20 % de l’électricité produite.
La mise en oeuvre par la Suède d’un programme de maintien en activité des réacteurs actuels et de construction de nouvelles tranches pour les remplacer en fin de vie est une excellente nouvelle. En effet une association étroite des pays nordiques, via des réseaux très interconnectés, les mettrait en très bonne position vis-à-vis des objectifs européens de maîtrise des gaz à effet de serre en associant les trois productions nucléaire, hydraulique et par les ENR, dont la biomasse.
Pour des données sur la situation suédoise vous pouvez vous reporter sur notre site :
http://sauvonsleclimat.org/new/spip/IMG/pdf/Nucleaire_en_Suede.pdf
Puisse l'Allemagne être inspirée par le réalisme suédois et irradiée par son courage (car il en faut beaucoup pour revenir sur ses erreurs) !
Rédigé par : Eric | 18 février 2009 à 12h00