Les affirmations suivant lesquelles un
réchauffement climatique est en cours, qu’il est principalement causé par les
gaz à effet de serre émis par les activités humaines, sont très largement
partagées par les scientifiques. Néanmoins elles ne font pas l'unanimité. Des
personnalités, généralement extérieures à la communauté des climatologues,
doutent de l'impact des activités humaines sur le climat. Voici quelques
réponses synthétiques aux arguments le plus souvent avancés. Elles sont
extraites d’une étude conduite par « Sauvons le
Climat »
Faux. L’optimum médiéval ne concerne
qu’une partie de l’hémisphère nord, avec un maximum vers le Groenland. Le petit
âge glaciaire est inconnu dans l’hémisphère sud. Dans les 2 cas, il s’agit de
bascule climatique réchauffant une partie du globe au détriment d’une autre. Au
contraire, le réchauffement en cours intéresse l’ensemble du globe.
La fonte des glaciers des Alpes a commencé
en 1850, bien avant que les émissions de CO2 ne puissent provoquer un
réchauffement.
Vrai. Le recul de glaciers peut avoir deux
causes : un réchauffement ou un déficit de précipitations de neige par rapport
à la fonte. De fait, la fonte accélérée des glaciers des Alpes n’est pas une
preuve du réchauffement. Mais le fait que tous les grands glaciers continentaux
au monde soient en train de fondre est bien une preuve du réchauffement,
d’autant plus que les précipitations ont augmenté.
Le CO2 émis par l’homme ne représente que
quelques % de ce que la nature émet.
Vrai, mais c’est en plus, et c’est une
rupture de l’équilibre entre ce que la nature émet et ce qu’elle prélève dans
l’atmosphère. Actuellement, la moitié de ce que l’homme injecte dans
l’atmosphère y reste, et s’accumule. Si les gaz de l’atmosphère se séparaient
par densité, le CO2 ferait actuellement une couche de 3m d’épaisseur au
voisinage du sol. Il y a 150 ans, la couche n’aurait fait que 2,25 m.
Le principal gaz à effet de serre n’est pas
le CO2 mais la vapeur d’eau,.
Vrai. Mais contrairement au CO2 ajouté qui
reste dans l’atmosphère pendant plusieurs siècles, la vapeur d’eau en excès se
condense et quitte l’atmosphère sous forme de précipitations.
Rien ne permet d’affirmer que le
réchauffement observé soit lié au CO2 émis par l’homme.
La composition isotopique du CO2
atmosphérique (taux de carbone 13) montre sans ambigüité que l’accroissement du
CO2 provient essentiellement (hors déforestation), de matériaux carbonés très
anciens. De plus, la diminution très légère mais parfaitement observée de la
concentration de l’oxygène dans l’atmosphère montre bien que le CO2 additionnel
a été fabriqué par la combustion de carbone et ne résulte pas d’un dégazage de
CO2 qui aurait été stocké quelque part.
Selon notre compréhension du climat, les
conditions naturelles au cours des 50 dernières années auraient produit un
refroidissement plutôt qu’un réchauffement sans la présence des gaz à effet de
serre.
Le réchauffement mesuré vient de ce que la
plupart des stations météorologiques sont en zone urbaine, des ilots de chaleur
croissante.
Nombre de stations au sol sont en zone
urbaine ou péri-urbaine. Les météorologues et climatologues en tiennent compte
dans le calcul des températures moyennes. N’oublions pas que 70% de la surface
terrestre est océanique, que de grandes régions ne sont pas urbanisées, et que
la température est mesurée sur toute la surface du globe par satellite. Enfin,
même si ce n’est pas une preuve, il est intéressant de noter que la tendance
des températures à Paris et sur l’île d’Ouessant sont les mêmes tout au long du
20ème siècle.
Depuis 10 ans, le climat se refroidit.
Faux. Pour affirmer cela, les
climato-sceptiques se basent sur le maximum hors norme de 1998, dû à un très
fort El Niño, et à la dernière température annuelle disponible, celle de 2008.
Même si 2008 est l’année la plus froide du 21ème siècle, elle reste parmi les
10 années les plus chaudes qui, après 1998 sont dans l'ordre : 2005 (il y a 3
ans et pratiquement à égalité avec 1998), 2003, 2002, 2004, 2006, 2007,
2001,1997, 2008, et ensuite seulement, les années antérieures à 1997.
La disparition annoncée des ours blancs,
emblématique des atteintes portées à la biodiversité, est une fable : leur
population a été multipliée par 3 au cours des 40 dernières années.
Vrai mais faux : les populations d’ours
blancs ont certes augmenté, pour la simple raison qu’ils ne sont plus chassés.
Mais, ces dernières années, avec la disparition de la banquise qui est leur
territoire de chasse, on constate une forte diminution du poids des femelles,
due à la difficulté à se procurer de la nourriture. La disparition de la
banquise estivale va causer une très forte pression sur l’espèce.
Le GIEC n’est composé que de peu de
climatologues. Son nom de groupe d’experts est usurpé.
Les rapports du GIEC comprennent 3 parties
: les bases scientifiques du réchauffement ; les impacts du réchauffement pour
l’homme ; l’évaluation des moyens pour limiter le réchauffement ou en rendre
supportable les conséquences. Chacune des 3 parties est du ressort d’un groupe
de travail. Il est évident que les experts climatologues ne sont que dans le
1er groupe. Et il n’y a pas de raison que le président du GIEC appartienne à ce
groupe.
En conclusion, face à un risque climatique
très réel où les activités humaines jouent un rôle avéré, une action énergique
est nécessaire pour que l’homme puisse maîtriser les effets des évolutions à
venir.
Excellentes réponses à une partie des arguments des climato-sceptiques et des "négateurs" de l'action humaine! Mais j'attire l'attention sur la vaste offensive en cours des sceptiques et négateurs; en particulier sur la récente conférence de Vincent Courtillot prononcée à l'Université de Nantes (ou il semble bénéficier de solides amitiés, de même qu'à la marie de Paris). Emmanuel Grenier, après avoir complaisamment diffusé les thèses "négatrices" d'un certain Plimer, a diffusé hier, 29 septembre la conférence de Coutillot avec vidéo: Grenier parait bien convaincu par les arguments niant toute influence humaine, et même toute particularité du "petit" réchauffement actuel. Conférence dans laquelle Courtillot reprend en bonne partie ce qu'il a publié avec Le Mouël dans le JGRL (je crois). Article qui avait donné lieu à de vigoureuses répliques et rectifications en Juin 2009. En particulier de Edouard Bard, qui relevait, entre autres, de graves erreurs de méthodologie, d' interprétations de données; utilisation de données tronquées etc. Courtillot accuse, entre autres, le Hadley Chase Center de rétention de données et refus de communiquer. Mais Courtillot (géomagnéticien) et
ses partisans ont "heureusement" réussi à reconstituer toutes ces données, et à démontrer de façon "irréfutable" les "impostures et mensonges" du GIEC; etc. J'espère que les climatologues de haut niveau tels que Edouard Bard vont répondre à cette nouvelle offensive, encore plus agressive que les précédentes. Merci et bon courage
Rédigé par : georges polian | 30 septembre 2009 à 12h30
Comme le signal V. Courtillot ici http://skyfal.free.fr/?p=402
dans le débat (vidéo 2) quand on indique les critiques de E. Bard faut pas oublier la réponse faite par Courtillot à l'Academie des sciences
Rédigé par : Pat | 01 octobre 2009 à 09h56
Pour les climatosceptiques, les ilots de chaleur urbains seraient responsables de l'augmentation de la température mesurée puisque nombre de stations météorologiques sont à proximité de grandes villes. A ce sujet il est intéressant de voir où la température mesurée a le plus augmenté : l'arctique, la Sibérie, l'antarctique de l'ouest, l'Amazonie, une partie du continent africain... loin de toute grande ville.
Le réchauffement est bien réel.
Rédigé par : JP | 05 octobre 2009 à 14h41
En lisant ce papier, je trouve au final que vous donnez raison au climato-sceptique :
- La théorie du RCA n'est pas encore validé au niveau scientifique.
- Les politiques ne peuvent pas faire autre chose que de faire croire qu'il s'occupe du problème.
Dans tous les cas, il ne faut pas croire que nous réussirons à diminuer nos GES, parce que une théorie bancale + des politiques hypocrites = une foirade à venir, pas besoin de modèle pour prévoir cela.
Enfin j'apporte une petite précision sur votre premier argumentaire : les températures augmentent certes sur de nombreux points du globe, mais pas partout de la même façon. Ainsi en Europe la température n'a pas augmenté de 1860 à 1980, puis a augmenté de 1985 à 1998 de manière significative.
Cela se retourne ainsi contre votre argument comme quoi l'optimum et le PAG ne sont pas des marqueurs climatiques globaux. C'est effectivement le cas, mais croire que le réchauffement est significativement et globalement relié aux émissions de GES, et bien, c'est faux.
@pat : finalement, les zones qui se réchauffent le plus sont celles qui sont désertes... Et pas près des villes. Bizarre non ?
Rédigé par : chria | 07 octobre 2009 à 15h10
je suis bien d’accord pour souligner que le GIEC se contredit d'un rapport sur l'autre et pour saluer le travail remarquable de V. Courtillot pour obtenir des données plus précises et effectuer un traitement plus rigoureux.
En revanche, on peut estimer que les deux points de vues se complètent:
1. la source de chaleur prépondérante est le soleil (cela paraît évident au profane, les paléo-climatologues les savent bien, si certains climatologues ont exprimé des doutes, c'est qu'ils avaient besoin de l'aide de V. Courtillot!)
2. le taux de CO2 excédentaire “anthropologique” amplifie le réchauffement “naturel” dû aux fluctuations de l’activité solaire. Je ne comprends pas pourquoi V. Courtillot s'obstine à le nier!!!
3. ce réchauffement supplémentaire risque de nous mener bien au-delà de ce qui s’est passé lors de l’optimum de l’an 1000 (c’est sur ce point que les conclusions climato-sceptiques de V. Courtillot ne sont pas logiques: ce n’est pas parce que tout s’est bien passé lorsqu’il y avait 290 ppm de CO2 que cela se passera également bien à 400 ppm. En particulier, rien ne prouve que cet excédent de CO2 ne produira que des effets négligeables, ni que les températures se stabiliseront au même niveau qu’en l’an mil)
Ceci n’est qu’une hypothèse, mais elle a plusieurs avantages:
- reconnaître la contribution de V. Courtillot et son équipe
- reconnaître l’aspect approximatif des modèles climatologiques et la nécessité de les améliorer
- alerter sur le risque d’emballement du réchauffement climatique à cause du CO2 excédentaire même si le CO2 n’est pas la cause initiale du réchauffement climatique
- appeler à une révision des modèles qui prenne en compte le soleil, les nuages et, si démontrée, la nucléation par les rayons cosmiques
- établir des prédictions plus fiables sur les conséquences catastrophiques d’un dépassement des températures de l’an mil (pour résuler: le sud du Groenland vert et la Méditerrannée en Camargue, c’est OK, mais 2 mètres plus haut, c’est une catastrophe)
Rédigé par : Ste | 08 octobre 2009 à 23h33
Réponse à Ste :
1)Qui douterait que la source d'énergie du climat est le soleil ? Certainement pas les climatologues.
2)Le CO2 en excès ajoute une "couverture " sur la terre limitant les fuites de chaleur (celle qui nous vient du soleil) vers l'espace. L'effet de cette couverture supplémentaire est déjà bien supérieur aux fluctuations de la chaleur reçue du soleil.
3) C'est sûr que les modèles ne sont pas parfaits : la connaissance des mécanismes est très perfectible, et les capacités des ordinateurs empêchent de travailler avec la précision que souhaiteraient les climatologues. Mais il est scandaleux d'oser faire croire que le soleil et les nuages sont absents des modèles de climat alors qu'ils font partie des bases de ces modèles.
Rédigé par : JP | 13 octobre 2009 à 18h50
Est-ce que quelqu'un peut me donner une preuve scientifique que le CO2 emis par l'homme fait augmenter la température terrestre ?
Le GIEC a dépensé des dizaines de milliards de dollards et ne peut pas donner cette preuve ... et vous ?
Plein d'autres scientifiques 'sceptiques' se basent sur des mesures réelles comme le soleil, les nuages et les océans. Et chez eux ça colle : alors qui croire ? Arrêtons de se cacher la vérité et admettons que nous nous sommes fait mener en bateau pendant 20 ans par des politico-scientifiques et les médias qui nous ont tout simplement menti.
Rédigé par : Bob | 25 octobre 2009 à 18h10
Bob,
pouvez-vous donner une preuve scientifique que le soleil, les nuages ou les océans sont responsables de l'évolution observée de la température.
Les lois physiques de base nous disent que si on empêche une partie de la chaleur reçue par la surface terrestre de repartir vers l'espace, la surface doit se réchauffer. Le CO2, quelle qu'en soit la source, limite la fuite vers l'espace des rayonnements infrarouges émis par la surface terrestre. Donc la surface doit se réchauffer si on fait croître le taux de CO2 dans l'atmosphère.
Rédigé par : JP | 25 octobre 2009 à 20h23
Bob,en somme, selon vous, le CO2 ne fait pas augmenter la température terrestre. Iriez-vous jusqu'à dire qu'il la fit baisser?
Rédigé par : B.Durand | 27 octobre 2009 à 08h28
J'aimerais connaître votre réfutation au sujet des points suivants.
D'abord sur le rôle du CO2 proprement dit:
- La température moyenne de l'atmosphère serait corrélée à celle du soleil, à telle enseigne que l'atonie actuelle de notre étoile nous prépare des décennies de refroidissement, quels que soient nos rejets de CO2.
- Les modèles informatiques du GIEC donnent des résultats très éloignés des observations en altitude.
- L'hypothèse CO2 repose sur une corrélation entre températures et teneur atmosphérique en CO2 dans le passé, or en regardant de près ces courbes on constate que ce les hausses de température ont précédé celles de la teneur en CO2; la corrélation n'établit donc pas la causalité prétendue.
Par ailleurs, même en admettant que le CO2 joue un rôle essentiel dans un réchauffement avéré:
- À quoi bon se diviser au sujet du rôle du CO2 si les mesures qui en découlent visent finalement à économiser les ressources fossiles, sujet consensuel s'il en est ?
- J'ai lu dans un article d'un partisan de la lutte contre le CO2 que le rôle du méthane dans le réchauffement serait encore supérieur: Dès lors pourquoi focaliser sur le CO2 ?
- Il reste à prouver que les conséquences d'un réchauffement de 2 à 5 degrés seraient désastreuses. Il faudrait un réchauffement énorme pour faire fondre l'antarctique. La disparition de la biodiversité et l'avancée des déserts sont dues à la suspopulation et à l'incurie des hommes, pas au réchauffement.
Enfin qqes remarques :
- Je trouve impropre (!) de parler de pollution à propos du CO2 dans l'atmosphère. J'appelle polluant un élément qui est hors de contexte, comme du pétrole sur une plage.
- Comment ne pas avoir l'impression qu'Al Gore exploite la crédulité des naïfs quand il parle d'une fonte totale des glaces du Groenland et de l'Antarctique ?
Rédigé par : Fucius | 17 novembre 2009 à 18h25