Le sévère échec de COPENHAGUE signifie-t-il que les plus grands pollueurs de la planète ne veulent pas agir ? Pierre Delaporte (Président d’honneur d’EDF) nous livre ses réflexions sur ce que pourrait être l’après Copenhague.
APRES COPENHAGUE
par Pierre Delaporte
Président d'honneur d'EDF
Fin 2007 – début 2008, j’ai diffusé « APRES KYOTO » une courte note destinée essentiellement aux auditeurs du CHEEDD (Collège des Hautes Etudes de l'Environnement Durable)qui montrait qu’en matière de changement climatique, il serait vain d’essayer de rapprocher les points de vue américain et chinois (entre autres) dans la ligne esquissée par les accords de KYOTO.
Ce texte a néanmoins, par le truchement de Claude MANDIL, intéressé les autorités bruxelloises, et le Président BARROSO a tenté de l’utiliser dans une pré-négociation avec le gouvernement chinois. Cette initiative généreuse et courageuse s’est évidemment heurtée à un rejet courtois mais très ferme de la part des Chinois. Bien entendu, il en aurait été de même avec les USA comme le sévère échec de COPENHAGUE a contribué à le démontrer.
- La voiture propre ;
- La séquestration du carbone ;
Ces deux bouleversements énergétiques ne sont probablement pas si lointains (10, 15, 20 ans) mais leur mise en œuvre sera lente.
En attendant ces mutations que peuvent tenter les Européens pour confirmer le leadership moral qu’ils ont acquis de façon unilatérale et courageuse ?La première possibilité est un peu simplette : faire un pas de plus par rapport aux décisions déjà prises. Par exemple, diminuer de 25 % et non de 20 % leurs émissions de CO2. Pas très sexy n’est-ce pas ?
Les ministres européens viennent d’ailleurs (janvier 2010) d’examiner et rejeter cette idée qui n’était mollement avancée que par une petite moitié d’entre eux.
La seconde est d’opérer une extension géopolitique des orientations actuelles certainement pas en tendant la main aux 190 participants de COPENHAGUE et pas même en formant une force d’action groupant tous les Européens dont les situations sont, malgré leur proximité, trop différentes.
Population Emission CO2 per capita
Pays A (La France ?) 60 millions d’habitants 6,5 T
Pays B (L’Espagne ?) 40 millions d’habitants 7,5 T
Pays C (Le Maroc ?) 30 millions d’habitants 3 T
Les deux européens ont déjà pris l’engagement de réduire leurs émissions de CO2 de 20 %. Ils accepteraient – dans notre réflexion – d’étendre ce moins 20 % au total des 3 pays tout en ouvrant aux pays du Sud la possibilité d’augmenter eux de 20 % leurs émissions.
Ceci se traduirait par un effort faisant passer les émissions de CO2 (aux mouvements de population et aux arrondis près).
pour A de 5,2 à 4,9 T CO2 /an/habitantLa mise en œuvre d’un tel accord serait-elle viable et serait-elle importante ?
pour B de 6 à 5,5 T CO2 /an/habitant
alors que C passerait de 3 à 3,6 T CO2/an/habitant.
Sur le premier point un nouveau regard-tripartite- sur les actions conduites dans chacun des trois pays et une entraide importante devraient permettre au prix d’efforts raisonnables d’atteindre les buts recherchés.
Donnons simplement quelques exemples pour être concret :
- arrêt du gâchis éolien ;Pour le sud de la zone :
- révision des méthodes (cinq fois trop onéreuses, en matière de photovoltaïque selon l’association SLC(1) )
- transfert d’effort vers les immeubles construits entre 1950 et 1970, etc.
- étude en commun soigneuse des possibilités de déforestation ou reforestation
Et pour tous :
- mise en œuvre des modifications comportementales par l’information et la mise en place de Taxes Carbone intelligentes.
- en matière de nucléaire : renouveau rapide en France, renaissance à 10 ans en Espagne, lente et minutieuse préparation (à 20 ans) au Maroc.
- bilan global des possibilités réelles des ENR (en particulier STEP(2) )
…
Sur le second point nous ne reviendrons pas sur l’énorme intérêt qui résiderait dans l’organisation d’un partenariat privilégié entre le Maroc et l’Europe.
Au prix d’un effort modéré, ce pays peut accéder à une prospérité raisonnable grâce, en particulier, à la très bonne qualité de ses élites et à la sage prudence de son gouvernement.
Cette vitrine de co-développement durable donnerait un vrai contenu à la notion trop vague de partenariat privilégié et pourrait faciliter grandement une solution au délicat problème posé par les liens de l’Europe avec la Turquie.
(1) SLC – Association « Sauvons Le Climat », Photovoltaïque : aussi bien pour, au minimum, cinq fois moins cher et Vers un marché photovoltaïque survolté (avant de disjoncter ?)
C'est marrant (en fait, pas spécialement drole), mais je ne peux m'empêcher de lier la note de Pierre Delaporte et l'article sur la pagaille autour du photovoltaique.
Pierre Delaporte écrit :
"les plus grands pollueurs de la planète (...) cherchent avec opiniâtreté et talent les deux pierres philosophales qui sont, et de très loin, les meilleurs moyens de modifier de façon drastique la dérive climatique actuelle, savoir la mise au point de :
- La voiture propre ;
- La séquestration du carbone ;"
1/ Par définition, la pierre philosophale reste non atteignable... Faut-il être optimiste ou pessimiste ?
En tout cas, la voiture ne sera jamais propre. On risque juste à moyen terme de saccager le salar de Uyuni en Bolivie, pour construire nos batteries au lithium, de la même manière que le Brésil saccage sa forêt equatoriale pour cultiver et exporter son soja vers l'Europe.
A retrouver une ville propre, les citadins auront bonne conscience au volant de leur voiture electrique...
Quoi faire me direz-vous ? Mais comme JM.Jancovici, prendre le train, le vélo et la remorque !!!
Mais c'est vrai, pour des ingénieurs (je m'en confesse, j'en fais partie...), c'est moins motivant de faire des remorques et des vélos que de courrir après les graals comme la fission, la CSS, etc.
Inventons une autre mobilité, pas une autre voiture !!!
Et la CSS, un grand débat... Une prouesse technique de plus, pour colmater une fois de plus les dérives de notre course folle.
2/ Et le lien avec la pagaille autour du photovoltaique ?
Et bien il fut un temps où le PV était lui aussi, à l'échelle industrielle qu'on lui connait aujourd'hui, du domaine du rève. Une pierre philosophale en quelque sorte...
Et puis bulle !! Excès de convoitise, de spéculation, et vous dites vrai, une bien belle pagaille !!!
N'en dites pas trop sur cette pagaille, vous risqueriez de le discréditer ;-)
Mais ne croyez-vous pas que les rèves d'aujourd'hui seront les bulles de demain ?
Voiture électrique... bulle ... éclattement, pfuitt...
Ce que font les "plus grands pollueurs de la planète" (en instantanné, soyons justes, pas en cummulé !), ce n'est que commencer à souffler pour gonfler la bulle.
à bientôt
Rédigé par : Filou | 05 février 2010 à 16h58
Après Copenhague
Une valeur universelle de 2,1 t CO2 par habitant
Au sommet d’Aquila de juillet 2009, les pays les plus industrialisés et les pays émergents se sont engagés à limiter à 2° Celsius la hausse maximale de la température moyenne terrestre d’ici à 2100 par rapport à 1990.
Pour limiter cette hausse de température il convient, selon le GIEC , de stabiliser la concentration atmosphérique en CO2 à 450 ppm. Pour cela, il faut avoir réduit les émissions annuelles mondiales à 4 Gt de carbone en 2050 soit de moitié par rapport à 2004.
Les émissions mondiales dues à l’énergie par habitant, hors UTCF étaient de 4,2 t CO2 en 2005 pour une population mondiale de 6,5 milliards d’habitants. Les réduire de moitié revient à limiter à une valeur universelle de 2,1 t CO2 les émissions dues à l’énergie par habitant, hors UTCF, à l’horizon 2050.
Il est bien évident que si la population mondiale évolue bien au-delà du niveau actuel, cette valeur universelle devra être corrigée afin de maintenir l’objectif des émissions mondiales à 4 Gt de carbone à l’horizon 2050.
D’autre part, les estimations du GIEC sont le résultat actuel des études en cours qui se poursuivent dans de nouveaux et multiples domaines afin de pouvoir établir une modélisation mondiale du climat, le modèle actuel ne répondant pas suffisamment aux phénomènes observés. Le GIEC ne cache pas dans ses rapports d’évaluation les incertitudes importantes à propos du réchauffement terrestre qui résulterait d’une concentration stabilisée des gaz à effet de serre quel que soit leur niveau.
En 2006, d’après l’AIE , les américains ont émis 19 tonnes de CO2 par habitant, les allemands 10 tonnes, les français 6 tonnes, les chinois 4,3 tonnes et les indiens 1,1 tonne Pour limiter leurs émissions à la valeur universelle de 2,1 t CO2 par habitant, les américains devront diviser leurs émissions par 9, les allemands par 5, les français par 3. La Chine, l’Inde et les pays émergents ne pourront certainement pas éviter d’abord d’augmenter leurs émissions au delà des valeurs actuelles pour satisfaire à une demande que l’on ne saurait leur reprocher pour ensuite les ramener à 2,1 tonnes par habitant à l’horizon 2050. Ceci montre bien que l’effort à faire par chaque pays n’est pas le même pour tous.
Ces données étant posées et en vertu du principe de responsabilité commune mais différenciée adoptée par la Convention Cadre des Nations Unies en 1992 à Rio de Janeiro, il est clair que l’on ne peut imposer aux différents pays de réduire leurs émissions de GES de la même manière et que la trajectoire que devra déterminer chaque pays lui est propre pour atteindre l’objectif d’un réchauffement global limité à 2° Celsius d’ici 2100 par rapport à 1990.
Alors pourquoi vouloir que la trajectoire à adopter par chaque pays soit déterminée par d’autres pour atteindre cet objectif ? Cette trajectoire est propre à chaque pays en fonction de sa politique énergétique, de ses ressources énergétiques et de ses moyens, car les investissements à faire sont importants et à programmer dans le temps. Il semble bien que chaque pays soit le mieux à même d’établir cette programmation et que nul autre ne saurait s’en prévaloir.
Pourquoi vouloir, par ailleurs, que la trajectoire effectuée par chaque pays soit contrôlée par d’autres ? Chaque pays garde la pleine et entière responsabilité des engagements qu’il prend devant l’ensemble des nations. Cependant, il paraîtrait normal que périodiquement les pays fassent le point de leur avancement sur leur trajectoire et fassent apparaître éventuellement les difficultés qui peuvent survenir dans leur réalisation ainsi que les dispositions qu’ils prennent pour les surmonter.
Par contre, il peut être opportun, lors de la détermination de la trajectoire à adopter par chaque pays et des moyens à mettre en œuvre pour la réaliser, qu’une aide puisse être apportée, éventuellement un délai supplémentaire accordé, aux pays ayant des difficultés pour atteindre l’objectif assigné et que cette aide fasse l’objet d’un contrôle de son bon usage.
De telles dispositions de principe devraient permettre d’aboutir à un accord général s’appuyant sur l’équité, la responsabilité, la souveraineté et la confiance que l’on doit accorder à chaque pays et d’éclairer les futures conférences qui auront lieu à Bonn et Mexico en 2010 pour aboutir à un accord général en vue d’un développement durable de notre Société.
René Schwartz
Le 24 février 2010
Références
« CO2 et énergie, France et Monde, édition 2009 » émanant du Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, sous direction de l’Observatoire de l’énergie et des matières premières.
Rapport du groupe de travail « Division par quatre des émissions de gaz à effet de serre de la France à l’horizon 2050 » édition Août 2006, publiée par le Ministère de l’Ecologie et du Développement durable.
Rédigé par : René Schwartz | 13 mai 2010 à 10h26
Après Copenhague
Quelle trajectoire adopter en France ?
En 2006 en France, les émissions de CO2 dues à l’énergie , hors UTCF , étaient de 6 t CO2 par habitant pour une population de 63 millions d’habitants. Les ramener à la valeur universelle de 2,1 tonnes par habitant conduit donc à diviser par 3 nos émissions de CO2 dues à l’énergie, hors UTCF, à l’horizon 2050.
Sur cette base, quelle trajectoire conviendrait-il d’adopter en France pour diviser par 3 nos émissions de CO2 dues à l’énergie d’ici 2050 qui, en 2006, ont atteint, pour les émissions dues à l’énergie près de 400 millions de tonnes ?
Nos émissions de CO2 dues à l’énergie dans les transports, la production d’électricité et de chaleur ainsi que les besoins dans le résidentiel et le tertiaire couvrent près de 70 % de nos émissions globales de CO2. Analyser ces secteurs d’activité nous donnera une première image de ce que pourrait être notre trajectoire.
Ainsi, dans le secteur des transports, les émissions de CO2 dues à l’énergie atteignent 137,8 Mt CO2 soit 34,1 % de nos émissions totales de CO2 dues à l’énergie en 2006.
Pour les diviser par 3, les dispositions suivantes dans les différents types de transport pourraient être adoptées :
Les émissions de CO2 dues au transport par avion court-courrier des voyageurs et du fret atteignent 4,7 Mt CO2 soit 3 % des émissions dans le secteur des transports.
La totalité des transports par avion court-courrier pourrait être remplacée par des trains grande vitesse. Pour cela, il faudrait relier toutes les métropoles régionales par des lignes ferroviaires grande vitesse.
Il en résulterait une réduction de nos émissions de 4,7 Mt CO2.
Les émissions de CO2 dues au transport des marchandises par poids lourds atteignent 35,3 Mt CO2 soit 25,7 % des émissions du secteur des transports.
Le camion est le vecteur permettant une desserte fine de l’ensemble du territoire. Néanmoins, 40 % de ce trafic pourraient être reportés sur des autoroutes ferroviaires à créer sur les grands flux d’échanges économiques.
Il en résulterait une réduction de nos émissions de 14,1 Mt CO2.
Les émissions de CO2 dues à l’usage des voitures particulières, dont le parc est le l’ordre de 30 millions d’unités, atteignent 70,5 Mt CO2 soit 51,3 % des émissions dans le secteur des transports.
Ces émissions pourraient être réduites de 80 % à l’horizon 2050 par usage de la voiture électrique pour le trafic urbain et périurbain et la voiture à motorisation hybride rechargeable pour les autres déplacements.
Il en résulterait une réduction de nos émissions de 56, 4 Mt CO2.
Quant aux émissions de CO2 dues aux véhicules utilitaires elles atteignent 22,4 Mt CO2 soit 16,3 % des émissions dans le secteur des transports.
Ces émissions pourraient être réduites de 80 % à l’horizon 2050 par l’emploi de véhicules à motorisation hybride rechargeable.
Il en résulterait une réduction de nos émissions de 17,6 Mt CO2.
Ces dispositions permettraient dans le secteur des transports, de réduire nos émissions de CO2 de 93,1 Mt CO2 et de les ramener progressivement à l’horizon 2050 de 137,8 Mt CO2 à 44, 7 Mt CO2.
Dans le secteur de la production d’électricité et du chauffage urbain , nos émissions de CO2 dues à l’énergie atteignent 46,9 Mt CO2 soit 11,6 % des émissions totales de CO2 dues à l’énergie en 2006.
Pour les diviser par 3, la comparaison des moyens de production d’électricité entre la France et la Suède en 2006 peut nous mettre sur la voie d’une réponse.
- Les émissions de CO2 pour produire 1 kWh d’électricité et de chauffage sont de 85 g en France et de 48 g en Suède,
- Les moyens de production d’électricité en France et en Suède sont semblables et composés :
- en France : par 76,2 % de nucléaire et de 12,4 % d’hydraulique, soit 88,6 % sans émission de CO2, et par 10,4 % de thermique classique,
- en Suède : par 47 % de nucléaire et de 46 % d’hydraulique soit 90 % sans émission de CO2, et par 9,3 % de combustibles carbonés.
Dans ce secteur, il semble donc difficile de faire mieux que la Suède, mais il est peut être possible de faire aussi bien :
- par utilisation des énergies renouvelables, à condition qu’elles participent au réglage du réseau,
- par séquestration du CO2, une technologie en cours de développement dont la participation à la lutte contre l’effet de serre devrait être effective avant 2050.
Dans le secteur de production d’électricité et de chaleur, ces dispositions permettraient de réduire nos émissions de CO2 de 20,4 Mt CO2 et de les ramener à l’horizon 2050 de 46,9 Mt CO2 à 26, 5 Mt CO2.
Les émissions de CO2 dues à l’énergie dans le secteur résidentiel et tertiaire atteignent 91,3 Mt CO2 soit 22,6 % de nos émissions totales de CO2 dues à l’énergie en 2006.
Pour les diviser par 3, il peut être utile d’analyser la structure de notre parc immobilier.
- Il est estimé à 30 millions de logements dont 20 millions de logements individuels. Parmi ces 20 millions, 8 millions de logements sont équipés au chauffage électrique ou au bois donc sans émissions de CO2 comptabilisées.
- Le renouvellement immobilier peut être estimé à 300 000 logements par an. Sur une période de 40 ans, 12 millions de logements neufs pourraient être construits suivant des normes basse consommation soit 50 kWh par m2 et par an. Equipés de pompes à chaleur et de panneaux solaire thermique, ils s ‘affranchiraient d’émissions de CO2.
- Les 10 millions restant pourraient être rénovés, sur une période de 40 ans à raison de 250 000 rénovations par an, permettant d’atteindre une consommation moyenne de 160 kWh par m2 et par an, au lieu de 240, par une isolation renforcée de la toiture et du vitrage. Cela permettrait de réduire leurs émissions de CO2 de l’ordre de 30 %.
Dans le secteur du résidentiel et du tertiaire, ces mesures conjuguées permettraient de réduire les émissions de CO2 de 91,3 Mt CO2 à 27,7 Mt CO2 à l’horizon 2050.
L’analyse très succincte de ce qui pourrait être fait dans les secteurs des transports, de la production d’électricité et de chaleur ainsi que dans le résidentiel et le tertiaire, évoque des pistes de réduction possible de nos émissions de CO2 et montre que nous pourrions les ramener de 276,0 Mt CO2 en 2006 à 98,9 Mt CO2 à l’horizon 2050 soit les diviser par 2,8 au lieu de 3.
Pour sévères qu’elles puissent déjà paraître, les dispositions envisagées, en vue d’une réduction des émissions de CO2 dans ces secteurs d’activité, ne permettent pas d’atteindre l’objectif que l’on s’était fixé. Des dispositions complémentaires devront être étudiées et centrées sur des secteurs d’activité où ces réductions peuvent être plus faciles à réaliser.
Conclusion
Tracer une trajectoire pour diviser par 3 nos émissions de CO2 d’ici 2050 est donc une entreprise difficile ; 40 ans suffiront-ils :
- pour convertir le parc automobile de véhicules particuliers et utilitaires,
- pour réaliser les lignes ferroviaires grande vitesse devant se substituer aux vols court-courrier,
- pour réaliser les autoroutes ferroviaires permettant le transport des poids lourds sur les grands axes d’échanges économiques,
- pour réaliser les équipements nécessaires pour la séquestration du CO2 émis par les centrales thermiques et les usines d’incinération,
- pour réaliser une isolation de haut niveau de l’ensemble du parc immobilier dont la durée de vie est d’au moins 100 ans,
- pour réaliser les centrales nucléaires de 3ème et de 4ème génération nécessaires à l’augmentation inévitable des besoins en énergie électrique et de chaleur
La tâche paraît immense, les investissements très importants et le temps imparti bien court pour arriver dans notre pays à diviser par 3 nos émissions de CO2.
Mais quand un pays doit diviser ses émissions de CO2 par 5 et même par 9, on peut mesurer les difficultés à surmonter pour définir une trajectoire, planifier les moyens à mettre en place, convaincre tous les partenaires économiques et sociaux de la nécessité et de l’urgence de l’action à engager.
Quarante ans suffiront-ils, et aurons-nous le courage, la patience, la détermination nécessaires pour respecter l’engagement pris à Aquila afin de permettre aux générations futures de vivre dans un contexte de développement durable ?
Rien ne sert de courir, il faut partir à point. (Jean de La Fontaine)
René Schwartz
Le 24 février 2010
Références
« CO2 et énergie, France et Monde, édition 2009 » émanant du Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, sous-direction de l’Observatoire de l’énergie et des matières premières.
Rapport du groupe de travail « Division par quatre des émissions de gaz à effet de serre de la France à l’horizon 2050 » édition Août 2006, publiée par le Ministère de l’Ecologie et du Développement durable.
Rédigé par : René Schwartz | 13 mai 2010 à 20h48