La communauté des climatologues français, systématiquement dénigrée par Claude Allègre, en particulier dans son livre « L’imposture climatique », avait demandé au ministre de la Recherche de susciter un débat scientifique sur le réchauffement climatique. Ce débat a eu lieu à huis clos à l’Académie des Sciences le 20 septembre dernier. Il réunissait quelque 120 scientifiques français ou étrangers, dont des spécialistes extérieurs à l’Académie et des climato-sceptiques notoires comme Vincent Courtillot. La synthèse des débats vient d’être publiée par l’Académie des Sciences ( http://www.academie-sciences.fr/publications/rapports/pdf/climat_261010.pdf ).
Les conclusions en sont sans appel et vont à l’encontre des affirmations des « climato-sceptiques » :
- le réchauffement du climat est bien réel, en grande partie causé par l’activité humaine du fait de ses injections massives de gaz à effet de serre, principalement du CO2, dans l’atmosphère. Cette augmentation de la concentration de CO2 constitue une menace pour le climat et les océans.
- les variations de l’activité solaire ne jouent pas un rôle dominant dans le réchauffement observé depuis 1975, même si les rétroactions en jeu ne sont pas toujours bien comprises.
- il reste des incertitudes, particulièrement en ce qui concerne les nuages et l’évolution des diverses composantes de l’environnement. Ces incertitudes affectent peu les projections de l’évolution du climat dans les décennies à venir, projections indispensables pour répondre aux préoccupations sociétales.
- les grands programmes internationaux d’observation terrestre et spatiale de l’évolution du climat doivent être maintenus et développés. Les diverses communautés scientifiques doivent s’y impliquer.
« Sauvons Le Climat », conforté dans ses prises de position, se réjouit de voir l’Académie des Sciences valider le travail de la communauté des climatologues et rejeter sans appel les arguments de tous ceux qui nient le rôle actuel de l’homme sur le climat.
Il me semble indispensable de lire le compte rendu de la séance de l'Académie. Le résumé qui en est fait sur le site de SLC est trop bref et schématique pour rendre bien compte du contenu de ce texte, dont l'un des buts est de mettre en évidence des incertitudes sur lesquelles les travaux de climatologie doivent porter.
Rédigé par : Auteur Roger Balian | 30 octobre 2010 à 22h19
Bonsoir,
Je pense que le rapport de l'Académie manque en partie sa cible.
L'Académie des sciences n'est pas un organisme de recherche. Une assemblée de scientifiques, aussi prestigieux soient-ils dans leurs domaines respectifs, n'a pas compétence pour trancher sur le fond entre diverses interprétations d'un phénomène relevant d'une discipline particulière. C'est la fonction des articles publiés dans les revues spécialisées, des congrès, des colloques, des rencontres de toutes sortes entre professionnels du domaine
En revanche, elle a toute compétence pour exiger une certaine tenue de la part de ses membres - et plus généralement de la communauté scientifique - dans l'expression des points de vue qui s'opposent.
C'était le sens de la lettre que nos collègues climatologues avaient adressée à la ministre. Après avoir été mis en cause à de nombreuses reprises dans leur probité et leur honnêteté intellectuelle par C. Allègre et V. Courtillot, après avoir constaté qu'aucune réfutation scientifique n'avait d'effet, les mêmes erreurs et contrevérités étant répétées mois après mois, ils demandaient que l'institution leur réaffirme sa confiance.
Elle ne l'a pas fait, elle n'a pas exprimé de rappel à l'ordre, et c'est dommage. Le bilan scientifique ne pouvait suffire.
Car, implicitement, elle entérine ainsi des pratiques qui devraient demeurer extérieures à la communauté scientifique. Si ce n'est pas grave, pourquoi se priver ?
Cordialement,
Jacques Treiner
Rédigé par : Jacques Treiner | 30 octobre 2010 à 23h15
Je crois qu'il était important que Allègre signe de rapport. Il se déconsidère de la sorte. Je l'ai entendu sur France Inter affirmant qu'il n'avait jamais nié le réchauffement climatique ni son origine anthropique (!) mais qu'il trouvait qu'on ne faisait rien là contre et qu'il réclamait depuis longtemps qu'on séparât et stockât le gaz carbonique (est-ce cela qu'il demandait aux climatologue du GIEC? On ne l'aurait pas facilement deviné!) . Bien sûr, je sais qu'Allègre retombera toujours sur ses pattes et qu'il trouvera bien un moyen de publier un autre livre vendu à des dizaines de milliers d'exemplaires. Il n'empêche que nombreux ont été les gens, même scientifiques, qui prenaient au sérieux ses palinodies. Le fait qu'il ait signé le rapport de l'AS sera très important pour leur montrer la mauvaise foi des arguments climato-sceptiques.
Rédigé par : hervé | 01 novembre 2010 à 21h15