L’aubaine des financements publics et des exorbitants tarifs d’achat aux particuliers de l’électricité photovoltaïque a conduit à la multiplication d’entreprises démarchant à domicile et/ou par internet pour pousser les particuliers à « bénéficier » de cette manne publique. Ces entreprises se présentent toujours de façon ambigüe, souvent en utilisant le mot « EDF » pour inspirer confiance ou en se déclarant agissant dans le cadre d’une action communale. Elles utilisent systématiquement la notion d’énergie propre par opposition à toutes les autres façons de produire de l’électricité afin que le client ait la conviction qu’il a là l’occasion de faire un geste écologique décisif pour la planète, en particulier en luttant contre le réchauffement climatique. Enfin bien sûr, cerise sur le gâteau, elles proposent un montage permettant de financer la plus grande partie de l’investissement via l’achat par EDF de l’électricité produite.
« Sauvons le Climat » condamne ces entreprises qui n’ont qu’un seul objectif : tirer parti pour elles-mêmes de la manne publique que permet l’achat de l’électricité photovoltaïque à un coût plus de 10 fois supérieur1 au coût de production de l’électricité produite à partir du nucléaire. C’est aussi le tarif pratiqué le plus élevé du monde.
Ces entreprises « oublient » de dire à leurs clients que l’électricité produite par le photovoltaïque ne représentera qu’une toute petite partie des besoins (l’électricité photovoltaïque produite par les 5,4GWc prévus pour 2020 au Grenelle de l’environnement ne représentera qu’à peine 1% des besoins).
Elles « oublient » de dire que cette électricité est produite aux périodes les moins utiles (l’été à midi).
Elles « oublient » de dire que, quand la consommation est au maximum (l’hiver vers 20 heures), le photovoltaïque ne produit rien et qu’il faut donc disposer en parallèle de moyens de production ajustables (centrales à gaz généralement) qui contribuent à l’effet de serre.
Elles « oublient » de dire que le surcoût dû à l’achat de l’électricité photovoltaïque et éolienne est la première cause de l’augmentation du coût du kWh, actuelle (plus de 6% sur un an) et future (objectifs 2020 du "Grenelle").
Elles « oublient » de dire que les capteurs photovoltaïques ne sont pas des capteurs d’énergie propre puisque leur fabrication (en Chine généralement, parfois en Allemagne) est généralement très polluante.
Elles « oublient » de dire que, contrairement à une idée reçue, le photovoltaïque crée peu d’emplois en France (à l’exception d’emplois dans le bâtiment qui pourraient être mieux utilisés dans l’isolation du bâti, par exemple) puisque presque tous les capteurs sont importés.
Elles « oublient » de dire que le coût pour la collectivité sur 20 ans (durée de l’engagement EDF) représentera plus de 60 milliard d’Euros qui seraient bien plus utiles sur d’autres actions permettant de vraiment réduire l’impact des gaz à effet de serre (isolation des logements, développement des pompes à chaleur, développement des véhicules électriques,…). Une partie de cette énorme somme devrait aussi servir à développer la recherche sur les capteurs photovoltaïques du futur.
Elles « oublient » de dire que l’explosion de ce type de moyens de production intermittente (5,4 GW, on l’a vu, voire 17 GW comme le pronostique le « rapport Charpin » si rien n’est fait pour le plafonner), combiné à celui de l’éolien (25 GW en 2020) contribuera à des « pointes de production » qui fragiliseront le réseau électrique national, déjà confronté à des « pointes de consommation » difficiles à amortir.
Sauvons le Climat tient à réaffirmer que l’installation massive de capteurs photovoltaïques avec achat forcé de leur production par EDF ou un Distributeur Non Nationalisé est une mauvaise solution qui n’est efficace ni sur le plan écologique, ni sur le plan économique, ni sur le plan de l'équité et de la solidarité nationale. Un atout des énergies renouvelables souvent mis en avant par leurs promoteurs est leur délocalisation. Alors pourquoi ne pas subventionner seulement l’électricité produite auto-consommée ? Cette solution permettrait à la fois d’alléger la facture et d’éviter les déstabilisations coûteuses du réseau induites par l’intermittence de production. « Sauvons le Climat » incite tous les heureux propriétaires d’un toit particulier à ne pas succomber aux sirènes de vendeurs peu scrupuleux dont le seul objectif est de gagner de l’argent en les trompant, aubaine rendue possible par les mauvaises décisions prises par les pouvoirs publics du pays.
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1 Le tarif d’achat à 58c€/kWh pratiqué pour les particuliers est à comparer aux 4c€ imposés (loi NOME) à EDF pour la revente aux opérateurs de l’électricité nucléaire.
Le plaidoyer contre le photovoltaïque mélange un peu les genres et surtout aligne des argumentations dans le désordre , plus qualitatives que chiffrées.
Même qualitatives elles sont parfois à la limite de l'honnêteté : Elles « oublient » de dire que cette électricité est produite aux périodes les moins utiles (l’été à midi). Sauf à condamner , avec raison , la climatisation , l'exemple américain est là pour annoncer que l'été à midi risque fort de devenir une heure de pointe.
Elles « oublient » de dire que le surcoût dû à l’achat de l’électricité photovoltaïque et éolienne est la première cause de l’augmentation du coût du kWh Cette phrase n'a de sens et d'intérêt que si la première cause de l’augmentation a un poids nettement supérieur aux autres. S'il y a dix causes , dans un mouchoir , alors l’achat de l’électricité photovoltaïque ne pèse qu'un dizième et devient quasi anecdotique !
Une meilleure argumentation serait d'afficher le coût engendré réel et de le rapporter au CA d'EDF !
Rédigé par : c10a | 16 novembre 2010 à 20h50