La réglementation thermique RT 2012 va s’imposer à tous les logements neufs à compter du 1er janvier 2013, mais les promoteurs ont anticipé sur cette échéance. Le résultat, dans l’habitat collectif, est simple : le chauffage électrique disparaît au profit du chauffage au gaz naturel1. La part du chauffage électrique est passée de 70 % en 2009 à moins de 20 % en 2011 et, parallèlement, la part du chauffage au gaz est passée de 20 à 70 %. La raison en est bien connue : la RT2012 fixe une limite de consommation d’énergie en énergie primaire et non en énergie finale, ce qui pénalise très fortement l’électricité. Les conséquences pour le climat sont simples : la RT2012 va à l’opposé du but affiché par le Grenelle de l’Environnement et réaffirmé par le Président de la République.
Sauvons le Climat avait alerté, lors du vote de la loi Grenelle II qui entérinait ce choix, sur le risque que le résultat soit une augmentation de la consommation de gaz et, de ce fait, des émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre.
Ce risque n’avait pas échappé à l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques. L’OPECST, dont l’avis avait été sollicité par le ministre de l’époque, avait proposé d’ajouter une deuxième condition : ne pas dépasser 50 g de CO2 par m2 de logement. Une telle condition aurait orienté les promoteurs vers les énergies renouvelables (associées ou non aux pompes à chaleur) au lieu de les orienter vers le gaz naturel.
Cet avis n’a pas été suivi, et on peut d’ores et déjà en mesurer les conséquences, avant même l’entrée en vigueur officielle de la nouvelle norme.
Sauvons le Climat demande que la RT2012 soit revue sans délai de façon à ne pas favoriser l’utilisation d’énergies fossiles dans l’habitat neuf et à limiter effectivement les rejets de gaz à effet de serre. Sauvons le Climat demande également que les leçons de ce fiasco soient tirées, et que toute nouvelle mesure dans le domaine de l’énergie soit évaluée en matière de protection effective du climat.
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1Le Monde du 9 septembre 2012 – « Le chauffage électrique disparaît des logements neufs »
Il me semble que c'était justement l'effet recherché, non ? Depuis le temps que les écolos veulent d'en débarrasser pour pouvoir fermer des centrales.
Rédigé par : Cucufa | 18 octobre 2012 à 16h14
Cette condition de ne pas dépasser 50g de Co2 par m^2 de logement (pour contrôler sa contribution à l'effet de serre), est une bonne contrainte et pour respecter cela l'on sera obligé de utiliser un mélange rational de la matrice d'énergies disponibles.
Rédigé par : M. Asghar | 18 octobre 2012 à 18h16
Bien que chaud partisan du nucléaire, je pense que le tout électrique dans le chauffage domestique pose des problèmes de pointes lors de grands froids, qui sont redoutables. Le gaz est stockable, le fuel encore plus.
C'est cela, plus que les calculs tordus sur énergie primaire ou pas qui justifie cette décision. Autrement dit elle arrange bien l'EDF, où chaque vague de froid hivernal tourne au cauchemar.
Ne soyons pas paranos ni extrémistesdans la défense du nucléaire.
Rédigé par : Gunther | 18 octobre 2012 à 22h57
tout semble indiquer qu'une bonne part de la pointe électrique des grands froids provient des chauffages d'appoint, électriques, et qui sont nécessaires pour apporter rapidement de la chaleur dans des logements mal isolés chauffés au fioul ou au gaz.
Rédigé par : JP | 19 octobre 2012 à 08h58
Attention, vous ne parlez que du logement collectif et non de l'habitat individuel. Selon le dernier rapport de "Retour d'expérience et analyse de l'association promotelec" 'juillet 2012, le chauffage gaz n'est que à 37% dans la maison individuel contre 50% pour l'électricité. Par contre les chiffres sont en accord pour le logement collectif, cependant ce n'est pas la réglementation thermique qui impose le gaz mais le fait qu'il est plus difficile et onéreux d'installer des solutions ENR électriques dans du logement collectifs pour atteindre une performance énergétique.
Rapport promotelec :
http://www.promotelec.com/media/document/association-promotelec_retour-d-experience-bbc_2012-07-10-.pdf
Rédigé par : ifluides | 06 novembre 2012 à 06h15
La RT2012 ne dit pas comment faire les batiments, ce qui dit comment faire les batiments ce sont les gens qui achètent les logements ! En l'occurence les logements chauffés à l'électricité se vendent moins bien parce que le gaz est à 50 euros du MWh et que l'électricité est vendu 130 euros, donc les promoteurs s'adaptent au marché.
Sauvons le CEA ferait encore une fois mieux de taper sur les subventions aux énergies fossiles plutôt qu'aux rares incitations à l'efficacité énergétique.
Rédigé par : Chelya | 29 novembre 2012 à 18h55
Pour l'électricité d'origine électronucléaire seule, on aurait 1KWhEP=3KWhEF, mais pour le pétrole il y aurait parité.....très criticable.
Car si on considère 1m3 de pétrole en place dans le gisement(quantité primaire),on n'en récupérera en moyenne que 0,33m3 (quantité finale), comme pour l'électricité! Le raisonnement qui a conduit à l'absurde coefficient de 2,58 est tordu.
Rédigé par : BERTRAND Michel André | 29 novembre 2012 à 23h59
En relisant ce commentaire 15 jours après, je m'aperçois de l'énorme bourde; il faut lire:
1KWhEF=3KWhEP
Mes plus plates excuses....
Rédigé par : BERTRAND Michel André | 15 décembre 2012 à 10h28