Par pure coïncidence, c’est au moment ou le Conseil d'Etat se prononce en faveur du recours déposé par le Gifam (Groupement interprofessionnel des fabricants d'équipements ménagers) visant à remettre en cause l'arrêté fixant les modalités d'application de la RT 2012 que Sauvons le Climat vient d’achever une nouvelle étude intitulée « Développer l’usage de la chaleur renouvelable ».
Cette étude démontre que la production de chaleur renouvelable est une méthode efficace qui permet d’atteindre l’objectif européen de 23 % d’énergie renouvelable dans des conditions économiques bien plus favorables que celles faisant appel aux énergies renouvelables électriques. Cette étude montre notamment qu’en diminuant la consommation de combustibles fossiles et donc les émissions de CO2, - ce qui est l’objectif final de la transition énergétique - la balance commerciale de la France serait grandement améliorée.
Elle constate que l’utilisation de la chaleur solaire, de la biomasse dans des chaudières performantes et de la géothermie de surface par des pompes à chaleur est compétitive avec les systèmes basés sur l’usage du gaz et du fioul. En conséquence elle suggère de décourager l’achat de chaudières à gaz ou fioul, soit en les mettant hors normes (en référence à leur production de CO2), soit en instituant un système de bonus-malus.
La durée de vie des chaudières gaz et fioul étant généralement de l’ordre de 20 ans la plupart pourront avoir disparu d’ici 2030. La diminution des importations de combustible pourra alors avoir été réduite de plus de 15 milliards d’Euros par an sur la base des tarifs actuels tandis que l’objectif de 23 % d’énergie renouvelable dans la consommation énergétique finale sera atteint sans avoir eu à recourir a des développements ruineux.
Le coup de tonnerre donné par le Conseil d’Etat vient opportunément soutenir les thèses que « Sauvons le climat » défend de puis de longues années[1] et laisse espérer qu’une porte va être ouverte pour une phase de concertation réaliste. Au delà des questions de forme c’est en fait tout le problème de la prise en compte des émissions de CO2 dans le chauffage des logements qui est enfin posé.
« Sauvons le Climat » espère, au nom du climat et de la balance commerciale du pays, que les idéologies et les intérêts des producteurs de gaz pourront être remis à leur juste place.
[1] Voir sur le site de « Sauvons le Climat » notre critique du scénario ADEME
Il y a des chiffres qui ne correspondent pas dans les tableaux de votre étude. Par exemple, dans le tableau 6, il est indiqué que l'électricité cause l'émission de 180kg de CO2/MWh, alors même qu'on lit dans le tableau 3 45kg/MWh.
Par ailleurs, le Conseil d'État a rendu une décision motivée par des raisons de procédures: il n'est pas dit que le GIFAM obtienne ce qu'il demandait ni que ce soit une reconnaissance de son bon droit sur le fond.
Rédigé par : Proteos | 05 mai 2013 à 18h53
J'adhère complètement à cette position de Sauvons le climat. Les énergies thermiques renouvelables doivent être beaucoup plus développées. Je pense notamment à la géothermie de surface à partir des pompes à chaleur. A Paris, la nappe phréatique se trouve à une profondeur de 20 à 30 m (source BRGM)sur une très large surface de la ville. Pourquoi ne pas multiplier les projets pour remplacer en priorité les chaufferies fioul des immeubles ? Quelle collaboration public/privé faut-il organiser pour que les forages soient faits sur la voie publique ?
Rédigé par : Jean-Pierre Chaussade | 06 mai 2013 à 14h35
Je suis d'accord avec vous M. Chaussade. La géothermie est une énergie verte, renouvelable et écologique. C'est un système très performant!
Rédigé par : Géothermie et Puits Bernier | 14 mai 2013 à 15h50
Transporter de la chaleur sur la voie publique à Paris est un monopole de la CPCU, filiale de la mairie de Paris et de GDF SUEZ. Il est donc en pratique interdit de réaliser ce genre de projet à moins de passer par leur réseau de chaleur dont les températures de fonctionnement ne permettent pas de faire transiter de la chaleur géothermique : les réseaux de géothermie sont des réseaux eau chaude et la CPCU distribue de la vapeur. C'est le même problème qui interdit d'utiliser la chaleur de la RATP pour chauffer des immeubles.
Rédigé par : Redux | 30 mai 2013 à 03h01