Le seuil symbolique est atteint, la concentration du CO2 dans l’atmosphère de l’hémisphère nord atteint 400 parties par million à Mauna Loa (Hawaï), loin de toute source de pollution. Certes, ce n’est pas encore la moyenne annuelle, ce n’est pas encore la moyenne globale, c’est le pic saisonnier avant que la pousse de la végétation dans l’hémisphère nord ne fasse quelque peu décroitre cette valeur pour 6 mois. Mais c’est une valeur que l’homme n’a jamais connue, une valeur que la terre n’a pas connue depuis plusieurs millions d’années.
La conséquence de cette accumulation de CO2 est évidente : un réchauffement global déjà bien perçu avec tous les dérèglements climatiques et leurs conséquences : fonte massive de la banquise arctique, météorologie plus contrastée avec des évènements météorologiques violents plus fréquents1, montée du niveau de la mer, dérèglements de la végétation, migration de la faune …
Les émissions de CO2 ne cessent de croître à un rythme inquiétant. La vitesse d'accroissement de la concentration correspond aux scénarios les plus pessimistes étudiés et pris en compte par les rapports du GIEC2. Si on n'infléchit pas cette tendance, la température en 2100 pourrait augmenter de plus de 10°C en moyenne sur les continents, et davantage dans les régions septentrionales, bien au-delà du réchauffement global de 2°C évoqué dans les grandes messes politiques mondiales dont les engagements ne sont suivis d'aucun effet. Au niveau global, le charbon est de plus en plus utilisé, et l‘exploitation de pétroles et de gaz non conventionnels est en pleine expansion.
En France, les gouvernements successifs agissent peu, sauf en parole (dans un débat verrouillé sur la transition énergétique par exemple). Il y a plus désolant encore pour un pays qui pouvait s’enorgueillir d’avoir un taux d’émission de CO2 par habitant parmi les plus bas des pays développés : pour complaire à l’écologie politique, nos gouvernements n’hésitent pas à favoriser le développement d’énergies émettrices de CO2, soit directement par le chauffage au gaz qu’impose dans la pratique la RT20123 pour les logements neufs, soit par la perspective d'une réduction brutale de la production d’une électricité non carbonée bien maîtrisée, apportée par le nucléaire, remplacée par des sources coûteuses d’électricité intermittentes (solaire et éolien) qui nécessitent l’appoint de centrales au gaz pour pallier les conséquences de leur irrégularité intrinsèque4.
« Sauvons Le Climat » associe sa voix à celle de tous les climatologues qui réclament à cor et à cri des actions pour laisser à nos enfants une planète sur laquelle il fera encore bon vivre.
1 Selon le réassureur Munich Re le nombre de catastrophes d’origine climatique a été multiplié par 3 en 30 ans
2 Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat
3 Réglementation thermique pour la construction neuve en vigueur depuis le 1er janvier 2013
4 En Allemagne on constate que la consommation de charbon et de lignite augmente parallèlement à l’accroissement de la part des énergies renouvelables intermittentes.
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