Au cours des deux années passées, des organismes publics réputés pour leur compétence et la qualité de leurs travaux ont exposé leurs analyses sur divers sujets se rapportant à la future politique nationale de l’énergie. La Cour des comptes a publié trois rapports, l’un sur l’énergie nucléaire, le deuxième sur les énergies renouvelables et le troisième sur l’articulation énergie-climat. En novembre 2013, l’Académie des Sciences a publié des « Eléments pour éclairer le débat sur les gaz de schistes ». Et le Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective a étudié le système électrique européen. L’accueil fait par la grande presse aux documents émis montre tout l’intérêt des contributions de tels organismes, notamment quand leur expertise scientifique fait autorité, pour éclairer le débat public. Sans rien retirer de la responsabilité des organes d’Etat dans leurs décisions politiques, de tels apports devraient leur permettre de prendre en compte les aspects scientifiques ou techniques que seuls des organismes compétents peuvent analyser de façon pertinente.
La publication de tels documents fait d’autant plus regretter l’absence des sociétés savantes, telles que les Académies, dans le processus mis en œuvre pour la consultation sur la transition énergétique où même l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST) voit trop souvent ses documents négligés lors de l’élaboration des stratégies à forte composante scientifique alors qu’il a su produire des rapports de qualité, s’appuyant sur des experts reconnus.
Le collectif « Sauvons le climat » avait déjà souligné, en son temps, l’insuffisance de la place donnée aux scientifiques dans l’organisation des débats sur la future politique énergétique. C’est aussi ce que proclament Robert Badinter, Jean-Pierre Chevènement, Alain Juppé et Michel Rocard, dans leur manifeste qui dénonce le sabotage du débat concernant le stockage des déchets nucléaires. Il serait souhaitable que ces personnalités aussi soient entendues. Pour soutenir leur démarche, « Sauvons le climat » a, sur son site, lancé une pétition qui a déjà recueilli plus de 500 signatures dont celles d’éminents scientifiques. La pétition a été transmise à Madame Fioraso, Ministre de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur, avec la liste de tous les signataires. « Sauvons le climat » en espère un retour encourageant…
Aujourd’hui réunions, conférences et consultations traitant de la transition énergétique se poursuivent. La prise en compte d’analyses scientifiquement et techniquement argumentées est indispensable pour mettre en place une politique durable et efficace, tant dans le domaine environnemental que sur le plans économique et social, sans se laisser entraîner dans.des dérives bassement idéologiques.
Avant que le projet législatif soit bouclé, il est encore temps de consulter les institutions scientifiques compétentes pour s’assurer de la validité des options proposées.
« Sauvons le climat » ne cessera de le rappeler aux responsables et décideurs de l’Etat.
J'irais même plus loin dans ce sens, en prenant la contraposée de votre demande "Les pseudo experts auto-déclarés ou cooptés par un réseau d'influence (politique, journalistique, économique...) qui n'ont aucune légitimité sur le plan technique, scientifique ou en tant que porte parole élu démocratiquement, n'ont pas leur place dans le débat public. Probablement par manque de connaissance du monde scientifique (le vrai, pas celui des scientifiques de salon qui sont experts auto-déclarés en tout, mais surtout expert en jeux de couloirs dans les ministères), nos politique s'entourent de lobbyistes qui soit font passer pour de la science des opinions politiques, en s'asseyant allègrement sur la rigueur intellectuelle que la science aurait dû leur apprendre, soit dénigrent les scientifiques qui pourraient avoir l'outrecuidance de ne pas être d'accord avec eux.
Rédigé par : Christine Fenouil-Ponthieu | 12 février 2014 à 09h49
L'homologue de la Cour des comptes et du Commissariat à la prospective, pour les questions scientifiques et techniques, serait peut-être les corps d'ingénieurs de l'Etat et leurs conseils généraux.
Solliciter les académies a un sens, mais on ne sait pas comment elles fonctionnent en tant qu'institutions, et il y a apparemment des déceptions (cf l'article de http://www.pseudo-sciences.org/ , "les académies baissent les bras", quand il sera remis en ligne...).
Pour forcer un peu le trait, ce serait comme demander l'avis de l'ordre des experts comptables, au lieu de demander celui de la Cour des comptes.
Rédigé par : tochûde | 12 février 2014 à 14h08
Il est vrais que une analyse scientifique donne une clarté dépouillée et neutre aux sujets traités, mais dans le domaine politique, trop souvent, les jeux idéologiques irrigués par les connivences néfastes font tout pour créer une "confusion" aussi lisse que possible pour passer la pilule politique souhaitée. Donc, il est fondamental de surmonter cette barrière perverse et si dommageable pour le bon fonctionnement de la société.
Rédigé par : M. Asghar | 12 février 2014 à 19h08