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Depuis sa création, « Sauvons le Climat » considère que le prix TTC des combustibles fossiles doit augmenter progressivement, tout en soulignant la nécessité de mesures d’accompagnement en faveur des revenus modestes. Il s’agissait ainsi de ménager une transition progressive, et donc aussi peu douloureuse que possible, vers une économie beaucoup moins dépendante des combustibles fossiles.
L’accroissement très rapide du prix du pétrole et, avec retard, du gaz ôte de son urgence à la mise en place de la taxe carbone. Est-ce pour autant qu’il faut en abandonner l’idée? Nous ne le pensons pas.
Le prix élevé du pétrole amène déjà nos compatriotes à adopter des conduites « vertueuses », comme ce fut le cas lors des deux précédents chocs pétroliers. La hausse actuelle du prix a des composantes durables (approche du peak-oil***) mais aussi conjoncturelles (spéculation, manque d’investissements dans l’exploitation et le raffinage, croissance très rapide de la demande de la Chine et de l’Inde, par exemple).
Il ne faudrait pas qu’une redescente du prix du pétrole nous fasse renoncer à notre comportement économe en énergies fossiles. Ainsi une taxe carbone pourrait assurer que le prix du pétrole (taxe carbone incluse) ne tombe pas en dessous d’une valeur déterminée, par exemple l’équivalent de 100 dollars/baril. De même, à condition d’être appliquée sélectivement, elle pourrait assurer que le pétrole ne soit pas remplacé par le charbon ou le gaz, eux-mêmes sources de gaz à effet de serre.
Il reste que la transition doit être gérée dès à présent. Cette nouvelle crise pétrolière a mis à nu un certain nombre de dysfonctionnement de notre économie.
*** Le peak-oil est le moment où consommation et extraction de pétrole -
compte tenu des ressources connues et exploitables - s'équilibreront
avant que le bilan devienne négatif. Ce seuil sera atteint d'ici une
dizaine d'années, selon de nombreuses études concordantes.
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