.
.
La recherche de sources d’énergies renouvelables soulève le problème des surfaces disponibles pour recevoir les systèmes générateurs d’électricité renouvelables et les cultures nécessaires à la production de biomasse. D’une manière
beaucoup plus générale, devant l’évidence que le XXIe siècle ne trouvera aucun territoire d’expansion en dehors de Gaïa, la terre nourricière dont nous sommes prisonniers, se posera en priorité la question de l’utilisation de l’espace.
Il semble que nous focalisions nos espoirs de développement sur l’utilisation des continents alors que les espaces maritimes et océaniques sont incomparablement plus vastes et dépeuplés. Nos projets d’avenir ne doivent-ils pas conduire au retour vers un élément dont sont sortis nos plus anciens prédécesseurs dans l’évolution, à savoir le milieu aquatique ?
.
.
Pour les centrales éoliennes, les nuisances sont l’occupation au sol, le bruit et la destruction des paysages. Ne serait-il pas sage de les concentrer dans des zones marines propres à les recevoir sans gêner la navigation ? L’investissement sera plus onéreux mais l’obstacle de l’opposition des riverains serait levé et le choix de secteurs climatiquement favorables sera plus étendu.
L’avenir semble donc être celui des plantes marines, particulièrement des micros algues
L’urgence est plus grande pour la photosynthèse : le recours à la croissance des végétaux pour séquestrer puis recycler le carbone présent par excès dans l’atmosphère est une voie idéale de progrès.
Mais n’est-ce pas une erreur capitale de consacrer une part de la terre arable de nos continents à la production de végétaux convertis en biocarburant alors que la montée vers dix milliards d’humains, qui exigera une extension importante des productions alimentaires, s’annonce pour la fin du siècle ? Ne voit-on pas la terre épuiser ses ressources en oligo-éléments ? Rompre ses équilibres par l’excès des pesticides et des engrais ? Se saliniser où se désertifier ? Manquer d’eau d’irrigation ? Sous réserve d’inventaire, le milieu marin paraît moins fragile. Il est, en tout cas, beaucoup plus vaste. L’avenir semble donc être celui des plantes marines, particulièrement des micros algues, sièges de photosynthèses. Nous sommes loin d’avoir épuisé nos recherches dans cette direction qui offrira dans un avenir prochain de sérieux espoirs d’investissements rentables et vraisemblablement de nouvelles ressources pour l’alimentation, l’hygiène et la santé.
L’océan est aussi une source de mouvements dont la force pourrait être utilisée dans la production d’énergie électrique. Il existe des prototypes d’usine marémotrice et d’utilisation de l’énergie des vagues et des courants dont la rentabilité s’affirmera à mesure que s’éteindront les ressources en carbone fossile.
Le sol et le sous-sol marins sont également des territoires de conquête loin d’être atteints par la saturation d’une exploitation excessive. Et si les nodules métalliques qui peuplent les fonds des océans (nickel, manganèse, cobalt, chrome) sont abondants mais d’une récolte souvent trop onéreuse, il reste à exploiter des mines sous-marines riches en sulfure concentrés de minerais précieux.
Quand aux ressources halieutiques mises en danger par des pêches excessives et destructrices, il est possible de les protéger par des mesures techniques et réglementaires de nature à contraindre à un retour vers une situation plus sage permettant d’étendre les différentes formes d’aquaculture.
Mais l’océan ne doit pas être compris seulement comme le territoire d’une ressource. Il est aussi un milieu favorable au développement humain, aux plaisirs du littoral, aux sports nautiques, au tourisme de croisière, à la thalassothérapie… avant d’être peut-être un jour un lieu d’habitat.
L’opinion publique française est mal informée de cette « espérance océane » en dépit de la place importante qu’occupe notre pays dans cette évolution grâce aux travaux de l’IFREMER . Un rapport du gouvernement français « Poséidon » a été produit récemment. La Commission européenne a étendu à l’Union ses conclusions sous la forme du livre vert « Une vision européenne des océans et des mers » . La présidence française de l’Union aurait intérêt à promouvoir les propositions qu’il contient dans le cadre de la politique de Développement Durable, en raison notamment des territoires maritimes contrôlés par la France dans les espaces très ensoleillés de l’hémisphère Sud, très favorable à la culture des micros algues et à l’aquaculture.
Avant de craindre que la planète devienne trop petite pour l’homme, regardons vers les océans.
****************************
Rappel: les points de vue publiés en tant que tel n'engagent pas l'association sauvons le Climat, contrairement aux communiqués.
JM
En ce qui concerne l'aquaculture, du moins telle qu'elle est pratiquée de nos jours, je suis des plus réticents.
Pour produire 1kg de poisson "élevé", on gaspille en effet entre 8 et 10 kg de protéines animales, en général trouvées par le biais de la pêche sauvage avec des filets à petites mailles, ravageuse pour l'environnement et gaspilleuse d'énergie.
En outre ces poissons élevés en volume restreint génèrent une pollution considérable, et sont eux mêmes victimes de maladies surs à la promiscuité qui imposent des traitements préventifs lourds et fort peu "cologiques" (antibiotiques, antiparasitaires, etc.) le saumon d'élevage... ce n'est pas mon truc, loin de là!
Alors oui à l'aquaculture si elle est extensive, si elle concerne des espèces se nourrissant de protéines végétales... en gardant à l'esprit que d'une manière générale, dans les pays riches nous consommons bien trop de protéines animales (c'est d'ailleurs un enjeu de santé publique) et que le prix de revient des dérivés de l'aquaculture les rend inaccessibles au mal nourris de la planète...
Rédigé par : benjamin | 31 août 2008 à 12h47
Il est vrai que nous ignorons presque tout du potentiel de ressources offert par les océans. Nous en saurons sans doute bientôt davantage sur Mars que sur le monde des abysses !
Ceci dit, en voulant cultiver des micro-algues et autres planctons ne prend-t-on pas le risque de dérégler encore un peu plus la machine climatique de la planète. Les océans sont en effet le premier facteur de recyclage du gaz carbonique que nous émettons ?
Gardons nos pieds sur terre…
Rédigé par : Piedssur terre | 02 septembre 2008 à 14h02