Le Collectif Sauvons Le Climat souligne l’importance des deux principaux axes permettant la réduction des émissions de gaz à effet de serre : la maîtrise des consommations énergétiques, et la diminution du recours aux énergies fossiles, notamment en produisant l’électricité par des moyens non émetteurs de CO2 (renouvelables et nucléaire). Malgré tous les programmes de maîtrise des consommations, que Sauvons Le Climat soutient activement, l’énergie nucléaire sera pour longtemps le principal moyen permettant de satisfaire la demande mondiale d’énergie, de façon continue et compétitive, et sans impact climatique.
Sauvons Le Climat se félicite donc de la décision des Pouvoirs Publics d’autoriser Electricité de France à entreprendre les premières démarches pour la construction d’un deuxième réacteur de nouvelle génération EPR sur le site de Penly, après celui en cours de construction à Flamanville. Sauvons Le Climat demande que le débat public sur ce projet soit engagé au plus tôt, et que ce nouveau projet soit soumis sans délais à la confirmation de la représentation nationale dans le cadre de la programmation pluriannuelle des investissements. En effet, l’impératif écologique comme les considérations économiques imposent que sa construction débute dès que possible.
Ce nouveau réacteur contribuera à satisfaire la base de la demande en électricité, croissante très régulièrement de près de 2% par an, en France et en Europe ; si cette même production devait être assurée par des centrales au charbon, comme le font certains de nos voisins, plus de onze millions de tonnes de CO2 seraient rejetées dans l’atmosphère. Il économisera donc l’équivalent de la production annuelle de CO2 de deux millions de français (toutes activités comprises). Compte tenu de la compétitivité du nucléaire et de son aptitude à suivre les variations de la demande, la mise en service de nouveaux réacteurs EPR rendra inutile le recours à des moyens de pointe émetteurs de CO2 (voir notre étude : http://sauvonsleclimat.org/new/spip/IMG/pdf/reacteurs_et_demande.pdf).
Sauvons Le Climat est très attentif aux préoccupations liées à la sûreté nucléaire et à la gestion des déchets
Il apparaît que les Pouvoirs Publics ont vigoureusement incité EDF à associer le Groupe Gaz de France-Suez et d’autres investisseurs à la réalisation de ce nouveau projet. Les sept réacteurs nucléaires construits et exploités en Belgique par Gaz de France-Suez atteignent des niveaux très élevés de disponibilité et de sûreté, et qualifient ce Groupe comme un acteur important de la renaissance du nucléaire. Cependant Sauvons Le Climat sera particulièrement attentif à l’organisation qui sera en définitive retenue pour la construction et l’exploitation du projet : la sûreté nucléaire nécessite un leadership clair, et une identification précise des responsabilités. Il ne saurait être question de sacrifier ces principes, au bénéfice d’un montage à préoccupations largement financières ; des entreprises concurrentes sauront-elles surmonter leurs rivalités pour gérer le chantier et l’exploitation du réacteur de façon optimale ?
Selon une étude du Ministère de l’Ecologie et du développement durable et pour produire avec un parc nucléaire tout EPR la quantité d’électricité nucléaire française de 2008, les combustibles usés représenteraient environ 10 g par habitant et par an. Ce serait une division par deux par rapport aux réacteurs de première génération. Cette faible quantité est une autre indication de l’amélioration continue de la technologie nucléaire, qui la qualifie pour contribuer de façon significative aux besoins énergétiques de la planète, sans émission de gaz à effet de serre.
2 EPR ? cela reste bien peu de choses... Admettons qu'il faille se féliciter. Mais ne faudrait-il pas aussi regretter de n'en être toujours que là après tant d'années de certitudes sur l'urgence à agir contre les gaz à effet de serre ?
Rédigé par : Eric | 18 février 2009 à 12h09
Certes on pourrait construire utilement 1 ou 2 EPR de plus. Mais la vraie question est de remplacer notre usage des combustibles fossiles dans le chauffage, l'industrie et les transports. Dans ces trois domaines l'usage de l'électricité pourrait se développer. Et alors il faudra plus d'EPR. Pensons aux voitures électriques, aux chaudières fioul et gaz. Prenons le cas des voitures électriques. 10 millions de voitures ayant une puissance de 10 kW, fonctionnant 200 h/an. On aurait besoin de 20 TWh de production électrique supplémentaire, soit environ 2 EPR seulement.Evidemment pour éviter les pointes il faudra réserver les recharges aux heures creuses.
Rédigé par : Libéral | 18 février 2009 à 16h38
Il serait peut-etre bien de relancer un surgénérateur car on a besoin d'un "nouveau démonstrateur" si l'on veut se prémunir d'un emballement des prix de l'uranium (ou d'une crise géopolitique sur ce sujet ) afin d'avoir un peu de recul pour lancer cette filiaire en 2050 .
Rédigé par : dédé29 | 08 mars 2009 à 11h38
D'accord avec les trois commentaires ci-dessus.
A propos des voitures électriques ne faudrait-il pas envisager que les batteries soient interchangeables.
C'est à dire que "le plein à la pompe" ne se fasse pas directement sur le réseau électrique (temps long de recharge) mais par substitution d'une batterie pleine contre une batterie vide. Ceci permettrait de profiter pleinement d'un usage "stocké" de l'électricité ce qui veut dire que les "stations d'échange" et non plus "d'essence" pourrait être alimentées non pas par le réseau centralisé mais par des "sources intermittentes" installées sur place, des éoliennes et du photo-voltaïque.
Cette idée est-elle recevable dans l'état de la technique en 2009 ?
Rédigé par : Romain Vitorge | 04 avril 2009 à 11h51
Assez curieusement, on ne parle guère en ce moment des surgénérateurs.Sont-ils au point mort? Ne serait-il pas utile que Sauvons le climat fasse le point sur les perspectives telles qu'elles se présentent actuellement?
Rédigé par : B.Durand | 08 août 2009 à 18h30