« Sauvons le Climat » approuve l’instauration de la
contribution « Climat-Energie » telle qu’elle vient d’être annoncée
par le chef de l’Etat.
Cette mesure est d’autant plus courageuse que les Français sont, en ce qui concerne les émissions de CO2, parmi les plus vertueux de l'Union Européenne comme le montre le tableau ci-après :
|
France |
Allemagne |
GB |
Italie |
Danemark |
Pays Bas |
Espagne |
Tonnes de CO2 par tête(2006) |
5,97 |
10 |
8,86 |
7,61 |
10,15 |
10,91 |
7,44 |
Objectif
Kyoto (2008-2012) /1990 |
0% |
-21% |
-12,5% |
-6,5% |
-21% |
-6% |
15% |
Réalisation 2007 / 1990 |
-5,8% |
-22,4% |
-18% |
6,9% |
-3,9% |
-2,6% |
52,6% |
Non seulement les Français émettent moins de CO2 par tête que les autres
membres importants de l'UE (15),
mais ils sont déjà largement au dessous des objectifs qui leur ont été assignés
par le protocole de Kyoto. Seuls les Anglais ont fait aussi bien.
La raison du bon comportement de la France n'est pas mystérieuse : pour
produire notre électricité nous faisons très peu appel aux combustibles
fossiles. Pour améliorer encore nos performances il faut continuer dans cette
voie en diminuant encore le recours aux combustibles fossiles pour la
production d'électricité et en remplaçant l'usage des hydrocarbures pour le
chauffage domestique et les transports, par l'électricité.
C'est pourquoi la taxation de l'électricité aurait été plus qu'une
erreur, une faute. D'autant que l'usage des combustibles fossiles pour la
produire est déjà soumis au régime des permis négociables de l'Union Européenne
(ETS) et qu'elle est déjà taxée pour favoriser le développement de l'éolien et
du photovoltaïque (CSPE) d'une part, et, d'autre part, oh paradoxe de la
dérégulation, pour aider les concurrents d'EDF à développer leurs moyens de
production fossiles.
Nous pensons donc que la décision
du gouvernement de ne pas taxer l'électricité est sage.
Au plan général, compte tenu de ses excellentes performances, il est cependant légitime de s’interroger sur l’utilité d’instaurer une telle Contribution en France.
SLC estime que cette contribution est d’autant plus nécessaire que va
très prochainement s’ouvrir la conférence de Copenhague. Il s'agit, en effet,
d'obtenir de nos partenaires qu'ils appliquent, eux aussi ce type d'approche. La
France ne doit pas hésiter à prendre argument de ses bons résultats pour se
montrer exigeante à leur égard. Il est clair, toutefois, que si ceux-ci ne font
pas preuve de bonne volonté et de détermination pour réduire d'autant plus
leurs émissions qu'elles sont élevées, la France n'aura pas de raison de
maintenir son propre effort.
Il est, bien sûr, regrettable qu’une partie de nos compatriotes, semble hostile à cette Contribution. Sans doute l'effort de pédagogie des pouvoirs publics et, aussi des ONG, a manqué de cohérence. Mais aussi on peut regretter qu'il n'y ait pas eu recherche d'un vrai consensus sur le principe de la Contribution Climat. Celui-ci aurait dû être recherché plus activement dans le cadre du Parlement. Il n'empêche qu'il est difficile de comprendre que certain(e)s, après avoir signé la Charte proposée par Nicolas Hulot, se déclarent hostiles à la « taxe carbone ».
Les choses étant ce qu'elles sont il serait souhaitable que les chèques verts soient versés, au moins partiellement, en avance, et non après perception de la Contribution. Il est très probable que de nombreux Français, dès réception des premiers versements, modifieraient un jugement initialement défavorable.
Il est clair que la décision d'instaurer une Contribution Climat en 2010
ne peut être qu'un premier pas. Il importe que les Français, autant que faire
se peut, soient informés de l'évolution du prix à la consommation des
combustibles fossiles dans les années prochaines. « Sauvons le
Climat » rappelle sa préférence, aussi longtemps que la taxe n'est pas
mondialisée, pour une prévisibilité du prix plutôt que de la taxe.
Je suis d'accord avec vous pour dire que c'est une bonne chose que la taxe carbone ne s'applique pas à l'électricité, quoique si ça avait été le cas, le prix de l'électricité n'aurait pas beaucoup augmenté!
Mais je trouve dommage de prétendre, comme il est dit partout dans les médias, et de cautionner le fait que cette taxe va faire changer le comportement de nos concitoyens! En effet, à propos de la taxe sur le carburant, je tiens à rappeler que la France a un taux d'imposition extrêmement élevé sur l'essence, au travers de la TIPP, et ceci depuis des dizaines d'années! Pourtant tout le monde continu à utiliser la voiture... Utiliser une voiture est quasiment une nécessité aujourd'hui.
Les gens vont continuer à utiliser leurs voitures à essence, tant que l'on ne leurs proposera pas d'alternatives crédible!
Il faudrait donc, plutôt que surtaxer de nouveau les automobilistes, développer des alternatives interessante en matière de transport!
Pour ce qui concerne le chauffage au fuel, il aurait été plus intelligent de subventionner la reconversion des chaudières au fuel en un chauffage plus écologique... Mais non, on se contente de redistribuer la taxe à tout le monde, sans s'en servir pour vraiment changer quelque chose!
Il y a un autre problème, les industriel ne sont pas concerné par cette taxe, car ils sont soumis au système des cotas, or les cotas de CO2 sont pour les industriels de 15 euros par tonne, au lieu de 17 euros pour le citoyen lambda!
Le seul intérêt que je trouve à cette taxe, c'est sa valeur symbolique, mais j'ai bien peur qu'un simple symbole ne puisse pas faire changer grand chose...
Rédigé par : Philippe | 14 septembre 2009 à 11h12
Bien que fervent partisan d'une lutte tous azimuts contre les émissions de GES,je suis gêné de voir la France s'engager plus tôt et plus fort que bien d'autres pays de l'UE dans la lutte anti-CO2.
Chaque français émet moins de 6t/an, chaque allemand et danois plus de 10t/an. Lorsque ces 2 champions du monde (après les USA 19t/hab/an) de la pollution CO2 auront fait les moins 20% dont ils se glorifient par avance et s'ils y parviennent, ils seront encore à 8 versus France moins de 6. Précisons que les émissions de chaque français sont (2006 versus 2005 statistiques AIE de 2008 et 2007 respectivement) en légère baisse et celles des A et DK en légère hausse!!
La France, excellente élève, se comporte en Europe comme si elle voulait se faire pardonner d'avoir été trop longtemps un cancre et oeuvrer maintenant en vue de sa réhabilitation. Auto-flagellation malsaine et dangereuse: c'est se tirer une balle dans le pied.
Dangereuse car ainsi notre pays fait comme s'il reconnaissait son choix du nucléaire comme un mauvais choix.
Ceci pour dire que la taxe C est beaucoup plus urgente et justifiée ailleurs qu'en France.
Notre pays ferait mieux de se préoccuper de maîtriser à nouveau, comme il sût le faire jadis mieux que quiconqueau monde, la construction des réacteurs nucléaires. La baisse universelle des émissions de CO2 en profiterait! Mais ceci est un autre débat.
JF
Rédigé par : Jacques Frot | 30 septembre 2009 à 21h30
C'est une mesure symbolique ... quoique
4 ou 5 centimes me motivent dans le bon sens ;
mais ça contrebalance à peine la récente hausse SNCF ( > 3%) qui n'a pas donné lieu à bcp de commentaires
Rédigé par : Jacques- | 02 octobre 2009 à 15h53
Transports et bâtiment représentent respectivement 45 % et 35 % de notre consommation finale de pétrole et de gaz naturel,et 35% et 25 % de nos émissions de CO2.
Les ménages sont les principaux responsables, mais bien sûr ils s'en défendent.
Le remplacement dans ces deux secteurs du pétrole et du gaz naturel par l'électricité,à condition qu'elle soit décarbonée comme en France, permettrait d'éradiquer cette consommation de pétrole et de gaz naturel, et de faire de nous le plus faible émetteur par habitant de l'Europe des 27.
Or c'est possible.
Il ne faut donc pas taxer l'électricité pour l'instant.
Rédigé par : B.Durand | 02 octobre 2009 à 19h17
Je suis bien d'accord avec Jacques Frot et aimerais lire ses contradicteurs sur des arguments autres que "donner l'exemple"....ce qu'elle fait depuis1/3 de siècle.
Rédigé par : Jacques Fromage | 19 octobre 2009 à 13h06