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23 décembre 2009

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Le Post « Vers la décroissance électrique » de Sauvons le Climat a le mérite de résumer de façon très concise plusieurs sujets essentiels (la disponibilité du parc nucléaire ; l’approvisionnement de régions isolées électriquement (Bretagne, Provence), le dimensionnement des moyens de production, etc.). La concision de l’exercice conduit cependant à formuler une conclusion qui me paraît essentiellement erronée :
Les tensions observées actuellement sur la fourniture d’électricité en France sont, avant tout, la conséquence d’un manque d’investissement dans les centrales destinées à fonctionner en base et en semi-base. (C’est moi qui souligne le « actuellement » et le « avant tout »).

Non, ces tensions résultent de la médiocre disponibilité du parc ; aux pics de demande des 16 et 17 décembre dernier (89 GW), la puissance nucléaire disponible n’était que 53 GW, alors que le « parc de référence » est de 63 GW ; et qu’aux pics antérieurs ces dernières années, le parc effectivement disponible était de plus de 61 GW ; c’est effectivement près de dix « tranches équivalentes » (en pondérant les 900 et 1300/1400MW) qui manquent à l’appel.

SLC rappelle bien ces indisponibilités ; j’avoue ne pas bien comprendre pourquoi elles ne sont pas considérées comme avant tout responsables des tensions observées actuellement. En tous cas ces dramatiques indisponibilités vont être responsables d’une chute sensible du résultat des activités françaises d’EDF.

Il n’est pas dans mon propos de faire la part entre les responsabilités du management, qui a espéré faire l’économie d’opérations de maintenance lourde, et de SUD qui a développé des revendications irresponsables ; mais le fait est là. Peut-on, en tenant compte de cette situation spécifique, en déduire que la solution est de construire plus de puissance de base ou semi-base.

Avant de répondre il faudrait rappeler que Flamanville 3 est en chantier, et que Penly 3 le sera bientôt. En outre la mise en service de Georges Besse II va rendre au réseau l’équivalent de trois tranches 950 MW de Tricastin (il est juste de rappeler qu’elles l’alimentent déjà l’hiver, Eurodif étant essentiellement à l’arrêt pendant les périodes de pointe de consommation.

Il faut aussi rappeler que le potentiel d’effacement des contrats EJP-Tempo n’est plus que de 1ou 2 GW, alors qu’il était de plus de 6 GW il y a quelques années : mauvais résultat d’une tarification non incitative.

En additionnant l’impact des indisponibilités de centrales, qui méritent une solution en tant que telles et non par ajout de puissance, l’arrivée de nouvelle puissance nucléaire, et le potentiel d’effacement qui pourrait facilement être restauré voire accru, le potentiel est de l’ordre de 15 GW : de l’ordre de 10 EPR.

Bien sûr, la situation va évoluer dans le futur ; la demande d’électricité s’accroît de 1,6% par an, et la demande de pointe augmente un peu plus. Mais ces taux vont-ils se maintenir après la destruction massive d’emplois industriels qu’opère actuellement notre économie.

Très franchement, je ne crois pas que notre parc manque de nucléaire ; en revanche il manque de nucléaire bien exploité (qui aime bien (EDF) châtie bien…).

Avec 63 GW en service, et 1% à 1,6% de croissance, il conviendrait d’ajouter un EPR tous les deux ans environ, mais seulement après avoir retrouvé une disponibilité satisfaisante. Ce serait déjà un très bon rythme, dans l’attente du renouvellement du parc.

Mais la priorité doit être le parc actuel, pas sa croissance.


Effectivement, il n'y aurait peut être pas eu de
problème  s'il n'y avait pas eu de grève et  avec quelques GW
importés. La crise économique aurait aussi aidé. Mais l'occasion était
trop
belle. Ne pas avoir lancé de construction  de réacteurs entre 1992 et
2007
a été une erreur majeure. Ce qui vient de se passer à Abou Dabi
l'illustre. Je
ne répèterai pas ce qui était dit dans le communiqué SLC du 27 novembre
où il était
question de la cadence de construction de réacteurs par les Coréens. Il
y a un
mois,  nous ne pensions pas avoir raison aussi vite! Par ailleurs que
se
passerait-il si l'ASN refusait de porter la durée de vie de quelques
réacteurs
à 40 ans?
Certes nous allons mieux respirer après le démarrage de GB2, de
Flamanville 3.
Mais aussi nous devons prévoir l'électrification croissante des
transports.
  En supposant une augmentation de la consommation annuelle
d'électricité
de 1,5 % par an, il faudrait construire pratiquement 1 EPR tous les
deux ans.
Je pense qu'il faut enfoncer le clou.

Effectivement, il n'y aurait peut être pas eu de problème s'il n'y avait pas eu de grève et avec quelques GW importés. La crise économique aurait aussi aidé. Il n'empêche que ne pas avoir lancé de construction de réacteurs entre 1992 et 2007 a été une erreur majeure. Ce qui vient de se passer à Abou Dabi l'illustre. Je ne répèterai pas ce qui était dit dans le communiqué SLC du 27 novembre où il était question de la cadence de construction de réacteurs par les Coréens. Il y a un mois, nous ne pensions pas avoir raison aussi vite! Par ailleurs que se passerait-il si l'ASN refusait de porter la durée de vie de quelques réacteurs à 40 ans?
Certes nous allons mieux respirer après le démarrage de GB2, de Flamanville 3. Mais aussi nous devons prévoir l'électrification croissante des transports. En supposant une augmentation de la consommation annuelle d'électricité de 1,5 % par an, il faudrait construire pratiquement 1 EPR tous les deux ans. Je pense qu'il faut enfoncer le clou.

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