Le 25 janvier dernier s’est tenue à l’Hôtel des Arts et Métiers de Paris une passionnante conférence du professeur Larion Lebedev sur les projets russes de barges nucléaires flottantes.
Sauvons le climat était sur place…
Construire une centrale nucléaire de poche, flottante et capable d’être installée partout où l’on a besoin d’électricité... Le pari paraît fou ! Il est pourtant en train de se réaliser.Cela n’était pas possible, notamment parce que les réacteurs de sous marins ne sont pas conçus pour faire du suivi de charge, parce qu’un équipage ne peut vivre à longueur d’année dans un sous marin et surtout parce que le combustible utilisé dans les sous marins est enrichi à 95% ce qui est inconcevable pour une application civile, la limite supérieure étant fixée à 20%.
Le programme actuel porte sur la construction de sept barges, toutes destinées au développement des côtes du Nord de la Sibérie et à l’extrême Orient.
La fin de l’assemblage de la première centrale, baptisée Academic Lomonosov, est prévue pour 2011 et sa mise en service pour 2012 dans la ville de Vilioutchinsk, au Kamtchatka, qui souhaite développer son important potentiel touristique et ses ressources pétrolières. Cette centrale est constituée d'une barge d'acier de 144 mètres de long et 30 de large, sur laquelle seront installés deux réacteurs compacts à eau pressurisée KLT-40S produisant chacun 37MW d’électricité ou suffisamment d’énergie thermique pour dessaler 240.000m3 d’eau par jour. La barge comporte de quoi héberger dans de bonnes conditions de confort un équipage de 58 personnes dont la relève sera effectuée tous les trois mois.
Une barge neuve emporte avant sa mise en place un réacteur cœur chargé et du combustible (enrichis à 14%) pour trois rechargements du cœur, c’est dire suffisamment de carburant pour fonctionner une douzaine d’années, délais au-delà duquel la barge devra rentrer à son port d’attache pour déchargement complet et grande révision.
Les réacteurs KLT-40S bénéficient de l’expérience accumulée sur 460 sous-marins et 15 brises glaces, certains de ces réacteurs ayant fonctionné pendant environ 200.000 heures. Ils comportent 6 systèmes de sécurité active et 4 systèmes de sécurité passive. Les barges sont à double coque et peuvent pour résister à l’attaque d’une torpille. La chute d’avion est également prévue.
Le prix de revient du kWh produit est de l’ordre de 0,05$US à rapprocher du prix de revient du kWh aux îles du Cap Vert qui est de 0,20 $US. Sur la base d’un prix de vente de 0,10$US le KW/h le retour sur investissement serait de l’ordre de 6 ans, ce qui en fait un investissement très rentable.
La puissance maximum de réacteur susceptible d’être installé sur une barge pourra atteindre 300MW électrique. Au-delà de cette puissance les dimensions d’un circuit primaire seraient trop grandes et la barge serait déstabilisée.
Les Russes attendent 2012 et les premières mises en service sur leur territoire commencer la production en série et exporter des centrales. Leur promotion a déjà été entreprise dans de nombreux pays. Les plus intéressés seraient les pays d’Amérique latine précités, les îles du Cap vert, l’Afrique du Sud, la Namibie, l’Indonésie, les Philippines. En tout une vingtaine de pays ont manifesté un intérêt soutenu. La Chine montre également un grand intérêt mais les Russes craignent les copies…
Les centrales nucléaires flottantes sont incontestablement une idée intéressante. Elles seraient particulièrement utiles pour des pays en voie de développement ayant une façade maritime et ne disposant ni des moyens humains ni des moyens financiers leur permettant de construire et gérer des installations nucléaires en toute sécurité. En termes d’infrastructure elles conviennent mieux que les gros réacteurs et pourraient être plus facilement contrôlées et sécurisées que des centrales à terre. C’est une solution qui s’avérera souvent plus économique que celle qui consiste à étendre un réseau éléctrique.
L’un des aspect le plus remarquable du concept tient au fait que ce type de centrale se prête bien plus facilement que des centrales au sol à des constructions en grande série ce qui permettra d'abaisser les coûts.
Se pose cependant le problème de la règlementation internationale qui prévoit que chaque pays doit conserver ses propres déchets ce qui implique de signer un traité avec le pays-client afin que la barge puisse bénéficier d’un statut d’exterritorialité. La barge doit rester territoire de la Russie et celle-ci doit conserver son combustible usé et ses déchets.Conclusion : affaire à suivre !
Affaire à suivre avec d’autant plus d’attention que la France dispose des moyens lui permettant de prendre une part significative du marché prometteur que sont en train d’ouvrir les russes.
A cet effet Sauvons le climat se propose d’organise d’ici deux ans un voyage au Kamtchatka. Ceux que cela intéresse peuvent déjà se faire connaître…
Je me demande si ces barges ne seraient pas une alternative satisfaisante pour nos DOM, assez gros consommateurs d'énergie du fait des climatiseurs domestiques et du très faible niveau d'efficacité des divers équipements (l'éclairage public, par exemple, répond souvent à des normes antédiluviennes).
Je vois mal en effet un équipement massif en éoliennes bien que les moulins à vent soient à la mode... certes ils tourneraient de façon satisfaisante à peu près tout le temps mais seraient à reconstruire après chaque cyclone ou tempête tropicale.
Quant au solaire tant vanté à la Réunion, je veux bien imaginer que nonobstant les prix de revient les capteurs produiront le jour, mais je vois mal comment on règlera l'autosuffisance (puisque la région vise cet objectif ambitieux), faute de capacité de STEP; sauf à dire que toute vie sociale et économique sera prohibée dès la tombée du jour
Rappelons que le barrage hydro-électrique de Petit Saut qui nous a été "vendu" par EDF en Guyane était censé assurer une énergie "propre et largement suffisante pour la région" (on en exporterait même au Suriname et au Brésil, promis, juré!)
Quinze ans de fonctionnement plus tard... les 31.000 ha de forêt immergée continuent de dégager du méthane en quantité, le mercure accumulé par les orpailleurs au XIXe siècle passe dans l'eau du fait de la méthylisation de celle ci, et il a fallu renforcer les centrales thermiques de saint-Laurent et de Degrad des Cannes. Quant au désenclavement des communes à relier au réseau général... on n'en parle plus!
Alors personne ne m'empêchera de penser qu'une telle barge aurait garanti un approvisionnement de qualité aux actuels 200.000 habitants (300.000 dans dix ans), plus le port spatial très gourmand, plus l'émetteur international de RFI (le plus puissant du réseau)
Rédigé par : bernard borghesio ruff | 23 février 2010 à 10h50
Lorsque Claude Allègre , ministre de l'éducation multipliait les contre-vérités , et les insultes contre les enseignants , tout le monde applaudissait Il est en partie responsable de la violence anti enseignants qui mine notre école.
Quand il s'en est pris à Haroun Tazief , personne ne s'est ému.
Maintenant qu'il adopte la même stratégie de mensonges éhontés dans un autre domaine, va-t-il enfin apparaître pour ce qu'il est, un imposteur qui parle de tout ce qu'il ignore avec un incroyable culot.
"Mentez mentez, il en restera toujours quelque chose", mais cela peut s'avérer, en l'occurrence, extrêmement dangereux . Michel Mangeret
Rédigé par : Michel Mangeret | 05 mars 2010 à 18h26