Les experts réunis pour le 20ème congrès pétrolier mondial à Doha en décembre dernier ont apporté de rassurantes nouvelles : les réserves estimées de pétrole et de gaz sont révisées à la hausse.
Nous aurions ainsi sous nos pieds 1383 milliards de barils (appréciez la précision !) de réserves pétrolières. Soit de 50 à 100 ans de consommation selon les projections. Et pour 250 ans de réserves gazières…
Si ces annonces sont de bon augure pour les pays producteurs et les Major Companies, elles ont de quoi inquiéter les spécialistes du climat et tous ceux qui se soucient de l’état de la planète.
Certes, il s’agit de réserves estimées, non de réserves prouvées, et encore moins de gisements en exploitation, et il y a loin du puits à la pompe du supermarché.
Bien sûr, ces chiffres incluent les produits « non conventionnels », c'est-à-dire les bitumes, pétroles et gaz de schistes, plus difficiles à récupérer et (parfois) vigoureusement contestés.
Inévitablement, le prix de ces ressources augmentera avec l’éloignement des gisements et la complexité des techniques à mettre en œuvre pour l’extraction.
Mais tant que ces énergies resteront compétitives par rapport aux séduisantes mais incertaines énergies renouvelables, tant que le spectre de la pénurie ne sera pas à l’horizon d’une décennie, la facilité et l’économie continueront à guider nos comportements.
Ce n’est pas cette relative abondance qui pose problème, mais l’incapacité de l’humanité à la gérer, notamment pour laisser aux générations futures des ressources bien plus précieuses comme matières premières que comme combustibles…
Et quel dirigeant osera prendre les mesures drastiques indispensables à la réduction des émissions de gaz à effet de serre face à une opinion publique préoccupée avant tout par son pouvoir d’achat, et sans réelle conscience des conséquences irréversibles du réchauffement climatique ?
Le monde ne peut s’offrir le luxe de continuer à rejeter annuellement 30 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère, sachant que la capacité d’absorption de ce gaz par les océans est déjà en nette décroissance.
Le réchauffement climatique est de moins en moins contesté, les sceptiques se font plus discrets, le mur est devant nous…
Alors on peut toujours discuter de la durée des réserves annoncées, ce qui n’a guère de sens au-delà de 2 ou 3 décennies, mais une chose est sûre : les annonces de Doha ne seraient satisfaisantes que dans un monde devenu soudainement vertueux et économe de ses matières premières.S’il s’agit de continuer à brûler toujours plus de pétrole, de gaz et de charbon, c’est un grave sujet d’inquiétude pour les défenseurs de la cohérence énergétique et du respect de l’environnement !
Ce ne sont pas les experts, mais des experts. Au niveau mondial, on peut dire n'importe quoi, alors qu'on nous indique donc dans quelle partie du monde la production peut seulement se maintenir, car elle est en déclin presque partout.
Un conditionnel à la première ligne aurait été indispensable.
Il est clair que ces soi-disant experts veulent interdire la transition vers l'électricité produite parles filières nucléaires et le renouvelable, car une transition retardée et subie est l'assurance d'un prix du pétrole élevé.
La pénurie de pétrole sera l'âge d'or de l'industrie pétrolière, car le prix sera fixé par celui des substituant c'est à dire 200 $/baril.
Rédigé par : PH | 06 janvier 2012 à 12h19
Effectivement ce sont des experts et à DOHA .
Et pourquoi, avant de lancer ce fil de discussion, ne s'être pas rebouclé avec JM JANCOVICI de votre comité technique qui sait ce qu'il en est des prévisions "optimistes"
Rédigé par : c10a | 06 janvier 2012 à 13h01
Nous aurions ...1383 milliards de barils ...de réserves pétrolières. Soit de 50 à 100 ans de consommation selon les projections.
1) Si la crise devait se prolonger indéfiniment la question des réserves ne se pose plus ; prenons donc l'autre cas de figure :
2) On sort de la crise et donc la croissance de la consommation repart de plus belle bien au dessus des 1,5%/an. Par conservatisme retenons 1,5% . Soit un facteur multiplicatif de 2,1 en 50 ans.
En 2010 on a tourné à 0,087 milliards de barils/jour ,soit 0,182 en 2060 et sur la période la consommation aura été de 1,5 * 50 * 0,087 * 365 = 2 380 milliards de barils
Rédigé par : Jacques- | 09 janvier 2012 à 10h47