Le dernier sommet européen a entériné la constitution d'un Fonds d'Investissement de 120 milliards d’Euros Une partie en sera consacrée à l'énergie. Dans un contexte d'argent rare, le choix des investissements à financer doit être soumis à une analyse rigoureuse de leur logique technique et de leurs coûts économique et environnemental.
Sur le plan environnemental, compte tenu des lois de la physique, deux options retenues par la Commission Européenne s’opposent à la réduction des émissions de CO2 :
- le classement du gaz naturel comme source d'énergie "bas carbone",
- l’absence d’intégration de l'énergie nucléaire dans les dispositions prises pour contribuer à la limitation des émissions de CO2.
Sur le plan économique :
- les énergies renouvelables (EnR) électrogènes échappent à la libre concurrence. Elles bénéficient du Fonds d’Investissement Européen alors qu’elles profitent déjà de tarifs d’achats parfois exagérément élevés (de 2 à 8 fois le coût moyen de production de l’électricité en France). Lorsque les promoteurs de l'éolien terrestre assurent que son coût atteint la « parité réseau », ils masquent que c’est encore 50% plus élevé que ce coût moyen de production en France (et au moins 4 fois plus élevé pour l’éolien en mer).
- le surcoût des moyens à déployer pour pallier l’intermittence - centrales thermiques, réseaux1 - n’est jamais pris en compte.
De tels choix, combinés à la politique de libéralisation déjà en œuvre, se répercutent défavorablement en France et au niveau de l'Union Européenne (UE) sous plusieurs aspects :
- la réalisation du marché unique conduira fatalement à un renchérissement rapide des coûts dans les pays où ils sont les plus faibles en France notamment2,
- le niveau élevé d'EnR électriques intermittentes en Allemagne a déjà des conséquences négatives sur les réseaux des pays voisins, Hollande, Belgique, Pologne, République tchèque, mais aussi France ; cette situation s’aggravera rapidement pour toute l’Europe.
Dans la situation actuelle, particulièrement contrainte, des finances européennes et nationales, « Sauvons le Climat » demande que les politiques énergétiques, avant d’être engagées aux niveaux communautaire et national, soient évaluées en termes de coûts et d’efficacité pour réduire les émissions de CO2.
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1 Le problème des transports touche aujourd’hui principalement l’Allemagne, l’éolien étant au nord, les centrales fossiles (dont 23 centrales nouvelles, au lignite) destinées à remplacer les centrales nucléaires étant surtout au nord-ouest et au nord, alors que la demande est au sud, proche des centrales nucléaires. Une part importante de l’aide aux réseaux de l’Europe bénéficiera donc surtout à ce pays dont les 4000 km de lignes haute- tension supplémentaires, s’opposant au « produire localement pour consommer localement », accroîtront les pertes en ligne.
2En Allemagne, le prix de l’électricité pour les familles est déjà double de celui de la France
outre les LENR (vous n'êtes pas obligés de savoir lire), il faut noter que l'usage des gaz de schistes a grandement réduit les émission américaines.
le seul effort efficace de part le monde, avec une réduction du prix et pas une montée...
Rédigé par : AlainCo | 02 octobre 2012 à 11h34
le classement du gaz en énergie bas carbone est d'autant plus scandaleux que le gaz de schiste est aussi émetteur de GES que le charbon du fait des fuites de méthane au niveau du gisement
Rédigé par : jpjanuel | 03 octobre 2012 à 19h22
@AlainCo: Parceque la production américaine était au départ majoritairement du charbon, et là oui le gaz c'est mieux (du moins, sans compter les fuites de méthane).
On notera que c'est entre autres le résultat des choix de Al Gore pendant la présidence Clinton qui en freinant le nucléaire a fini par favoriser le charbon en remplacement. Al Gore demeure obstinément anti-nucléaire aujourd'hui.
Rédigé par : jmdesp | 09 octobre 2012 à 02h11
Outre le fait que le gaz est de toute façon un émetteur de CO2, les fuites au niveau des puits ne sont pas négligeables, que le méthane CH4, a un PRG égal à 23, les forages d'extraction du gaz de roche mère (dits de schistes) sont de toute façon condamnés à cause du problème de l'eau. Il faut 20 m³ de flotte pour un seul puits. En plus, pour forer chaque trou il faut 200 fois plus de capital que pour construire la même puissance qu'avec de l'électronucléaire civile.et comme si ça ne suffisait pas, il faut percer encore plus rapidement des trous car les exploitants montrent sur leurs courbes que ces puits ce tarissent très vite, les obligeants à faire un trou presque tous les kilomètres.
Ce classement du gaz en énergie bas carbone est donc une fois de plus, pour moi, la preuve que l'Europe ne fera que tirer la France vers le bas en permanence. Or, si c'est ça l'Europe, je préfère en sortir unilatéralement. Il existe un article, l'article 50, qui permet de le faire dans des conditions juridiques tout à fait légales.cet article est donc la preuve que des dispositions et des conditions avaient été anticipées en cas d'échec.
La France et les ingénieurs français ont réussi à construire nombre d'industries lourdes avant que l'Europe des marchés et de la concurrence ultralibérale imposent leurs règles. Les exemples sont nombreux : le chemin de fer, l'aéronautique, l'Aérospatiale, l'électronique, les télécommunications, l'informatique...etc et certainement d'autres que j'oublie.depuis que nous sommes rentrés dans cette construction européenne, nous ne faisons que perdre des marchés face à nos voisins aux concurrents des autres continents.
Rédigé par : AtomicBoy44 | 14 octobre 2012 à 19h49