Sauvons Le Climat (27 janvier 2014)
Ce mois de Janvier, la Cour des Comptes a publié son rapport sur la mise en œuvre par la France du paquet énergie-climat de l’Union Européenne. Dans un document publié sur son site (http://www.sauvonsleclimat.org/politique-energie-climat-la-cour-des-comptes-prend-des-positions-tres-proches-de-celles-que-defend-sauvons-le-climat/) Sauvons Le Climat, relève les points ci-dessous qui lui paraissent essentiels et met en regard ses propres prises de positions depuis 2007:
- Le principe des 3 fois 20% de réductions est une erreur conduisant à des incohérences : la réduction du CO2 devrait être l’objectif auquel tout le reste soit subordonné
- Les états devraient être poussés vers une norme commune en termes d’émissions
- Imposer des taux de diminution uniformes à tous les pays revient à pénaliser la France, alors qu’elle est en avance sur la quasi-totalité des pays européens en ce qui concerne les émissions de CO2
- Les incohérences de principe s’illustrent avec le cas de l’Allemagne, mauvais élève qui accroît les émissions de CO2 avec un tournant énergétique qui lui coûte très cher et qui perturbe le réseau électrique européen.
- Le soutien inconsidéré aux énergies renouvelables intermittentes coûte très cher au consommateur et au contribuable français.
Au moment où l’Union Européenne se prépare à redéfinir sa politique énergétique il est indispensable que le gouvernement français entende le message de la Cour des Comptes et même, osons le dire, celui que porte « Sauvons le Climat » depuis des années :
· Exiger que l’objectif fixé aux Etats nationaux ne concerne que les émissions de gaz à effet de serre
· Exiger que soit établies, pour chaque Etat, des trajectoires aboutissant à une norme commune d’émission, par exemple en 2030.
En ce qui concerne la loi sur la transition énergétique, utiliser la même approche en se concentrant sur la réduction de la consommation de combustibles fossiles et non sur la fixation de niveaux arbitraires de contribution du nucléaire dans le mix énergétique. Il convient que chaque source d’énergie prenne selon ses capacités et ses coûts une part qui permette cette diminution des énergies fossiles tout en satisfaisant les besoins en électricité.
http://www.sauvonsleclimat.org/paquet-energie-climat-la-cour-des-comptes-et-sauvons-le-climat-aboutissent-aux-memes-conclusions/
On a besoin d'avoir un optimal mixage de toutes les formes d'énergies propres: nucléaire, renouvelables, contre les gaz d'effet de serre car dans le monde (climat est mondial!) l'énergie nucléaire toute seule ne peut régler tout. Cependant, cette idée de 3 fois 20% de réductions est fondamentalement bonne, mais on peut l'itérer sur ses différents composantes sur la route pour atteindre le but Européen.
Rédigé par : M. Asghar | 27 janvier 2014 à 12h35
Il ne faut pas se focaliser sur le CO2. Les voitures Diesel émettent moins de CO2 que celles à d'autres carburants classiques (discours des vendeurs de voitures) mais engendreront d'énormes problèmes de santé avec les micros particules.
Il faut donc étudier les problèmes dans leur globalité et voir pourquoi des aberrations existent depuis des années.
La surconsommation de viandes est aussi source de CO2 et de problèmes graves de santé. Elle est aussi responsable de surconsommation d'énergie.
Il faudrait aussi étudier comment favoriser la production des produits/services locaux.
Rédigé par : M. Cattaneo | 27 janvier 2014 à 19h02
@ l'ami Asghar
Non, l'objectif des 3 fois 20 n'était pas une bonne idée. L'UE, dans son nouveau paquet énergie-climat propose de ne garder que l'objectif de réduction des émissions de CO2. Enfin!
A mix fossile inchangé, une réduction de 20% de la consommation énergétique signifie automatiquement une réduction de 20% des émissions de CO2. L'augmentation de la part des ENR ne sert donc pas à diminuer la contribution des fossiles mais à diminuer celle du nucléaire. Aucun effet sur le climat
Rédigé par : Nifenecker | 27 janvier 2014 à 20h15
Vous avez raison, l'objectif des 3x20 est une mauvaise idée dès le départ: le problème au fond est que si en apparence, les 3 objectifs paraissent aller dans le même sens, ce n'est pas tout à fait exact à y regarder de plus près. Et en plus ils se marchent sur les pieds.
Ils ne vont pas exactement dans le même sens, car par exemple, s'il faut économiser de l'énergie primaire, un des moyens les plus directs de le faire est de commencer par éliminer le chauffage électrique, quelque soient les émissions de CO2 associées.
Cela dit, je ne pense pas qu'il faille se reposer entièrement sur le marché du CO2. En cas de crise économique le prix des permis s'effondre. Il faudrait des standards d'émissions là où c'est possible. Il y en a pour les voitures, pourquoi pas dans la production électrique? On pourrait (par exemple) imposer au niveau européen que si les émissions sont de plus de 500g/kWh, la centrale ne peut pas tourner plus de 1000h par an après 2030.
Rédigé par : Proteos | 27 janvier 2014 à 21h23
Cher Nif.
La problème de climat est mondial et on doit le regarder et traiter globalement. On veut bien 100% énergie nucléaire en France, mais en réalité, même sur le plan Européen, Il ne sera pas possible d'avoir seulement l'énergie nucléaire sans un appui optimal des ENR sans parler de ce qui se passe ailleurs dans le monde. On a besoin de réflexion, sans ces querelles de foi, pour trouver un mixage optimal de toutes forme d'énergies propres disponibles. Il est clair que ce mixage ne sera pas le même partout dans le monde. En l'an 2020, la Chine aura une capacité installée des ENR de 200 GW et ils savent ce qu'ils font et même Pakistan est sur la voie de quelques GW dans les 5-6 ans à venir à côté du nucléaire.
Rédigé par : M. Asghar | 27 janvier 2014 à 23h17
Je vous rappelle que l'objectif d'énergie renouvelable n'est pas un objectif environnemental mais un objectif de sécurité énergétique. Ca date au moins de la stratégie de Lisbonne cette histoire. L'UE a son indépendance énergétique qui diminue à cause d'une baisse de la production des gisements existant (charbon, pétrole, gaz) ou pour l'uranium d'une dépendance totale envers l'extérieur.
Diminuer l'objectif renouvelable veut dire qu'on doit augmenter la production indigène. Après si vous préférez un puits de gaz de schiste à un panneau solaire c'est votre droit... mais vous n'êtes pas des masses dans ce cas en Europe.
Rédigé par : Redux | 28 janvier 2014 à 00h32
@Asghar
Personne (en tout cas pas moi) ne dit qu'il faut aller vers 100% de nucléaire. Ce que je dis c'est que,s'il faut une sortie, c'est celle du fossile qu'il faut rechercher. Les ENR sont intéressantes si elles vont dans ce sens.
Rédigé par : Nifenecker | 29 janvier 2014 à 21h58
Nif,
"La sortie du fossile", c'est ça qu'on doit chercher mais on peut le trouver seulement via un développement optimal et intégrable(mixable) de toute sorte d'énergies propres et disponibles. Evidemment, ces ENR font partie indispensable de cette matrice et c'est ça qui se passe dans le monde. Il est vrai que, à présent, il y a le problème du coût de ces ENR, mais il est en train de descendre rapidement:< 1$/w pour le PV. Le bon sens pratique reste toujours le bon critère!
Rédigé par : M. Asghar | 30 janvier 2014 à 13h06