Pourquoi le scénario électrique de Greenpeace n'est pas réaliste ...
Hervé Nifenecker
Greenpeace (Paix verte) vient de publier une prospective pour la production d'électricité intitulée « The battle of the grids » (la bataille des réseaux)[1]. Selon elle, l'Europe pourrait atteindre 100% d'énergies renouvelables et se débarrasser des « énergies sales ». En réalité, le rapport se concentre sur la production et le transport d'électricité et ne dit pas un mot sur les transports de personnes et de marchandises ni sur la production de chaleur. Dans ces conditions, il apparaît que son ambition est beaucoup plus modeste qu'annoncé, au moins en ce qui concerne la part des énergies non carbonées (renouvelables et nucléaires) dans la production d'électricité. La France en est à 90%, la Suède, déjà à 100%. Cette simple remarque montre bien que l'objectif principal de Greenpeace n'est pas la lutte contre le changement climatique et, donc la réduction des émissions de CO2, mais bien d'exclure le nucléaire du mix énergétique.
Pourquoi ce nouveau rapport ?
Cette prospective a une logique interne qui est le soutien aux énergies renouvelables intermittentes que sont l'éolien et le solaire. Développer au maximum ces énergies est clairement la priorité numéro un de Greenpeace qui rejoint là les objectifs du lobby industriel portant ces énergies (le SER en France). Cette priorité, on le verra, l'emporte sur celle de la lutte contre le réchauffement climatique. C'est ainsi que de 2007 à 2050 la puissance éolienne serait multipliée par 12, la puissance photovoltaïque par 195[2]. Les auteurs du scénario se sont aperçu (enfin) que l'augmentation de la part des énergies intermittentes allait poser des problèmes de sécurité d'approvisionnement et de stabilité de réseau. En effet, dès à présent, ces effets se font sentir en Allemagne et en Espagne, pays qui renoncent à la priorité absolue donnée à ces énergies pour l'accès au réseau, priorité encore assurée en France. En même temps, aussi bien l'Allemagne que l'Espagne envisagent d'allonger la durée de vie de leurs centrales nucléaires.
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