Le lobby éolien vient de réclamer un régime
juridique d’exception[1]
pour imposer ses machines. Il prétend notamment que « L'accomplissement de l'objectif
des 23 % d'énergies renouvelables en 2020, ne pourra être atteint sans l'éolien
terrestre ». Sauvons le climat affirme que c’est inexact et le démontre.
Les Français ont
le droit de savoir qu’il existe des moyens moins onéreux et plus respectueux de
l’environnement, pour atteindre cet objectif.
La France s’est engagée à produire 23% de sa consommation finale
d’énergie avec des énergies renouvelables.
Pour atteindre cet objectif il
est possible d’agir en développant la part des énergies renouvelables dans la
production de chaleur (solaire direct, biomasse, géothermie de surface) et dans
l’électricité (hydraulique, mais surtout éolien, photovoltaïque).
Comme l’Allemagne et l’Espagne, la France, via le Grenelle de l’environnement,
a choisi de donner la priorité à l’électricité renouvelable.
« Sauvons le Climat » montre dans sa dernière une étude sur le
sujet, que d’autres solutions peuvant permettre d’atteindre l’objectif à un
coût bien plus faible.
« Sauvons le Climat » regrette notamment qu’une obligation
d’achat à un prix fixé par l’administration ait été mise en place pour imposer
des procédés peu compétitifs. Cela a débouché sur la création de bulles
spéculatives en phase d’explosion dans l’Europe entière pour le photovoltaïque
et se profilant à l’horizon pour l’éolien.
La réalisation complète du programme de production d’énergie
renouvelable électrique du Grenelle se traduira par des investissements supplémentaires
de près de 45 milliards d’euros sans compter les coûts de raccordement, les coûts
de renforcement des réseaux électriques ni les coûts pour les productions de
substitution.
Ces investissements seront sans
effet notable sur nos dépenses en combustibles fossiles - et donc sur nos
émissions de gaz à effet de serre - en raison de la faible utilisation de ces
combustibles dans notre système de production d’électricité[2]. Par
ailleurs, ces technologies vont demeurer peu compétitives à l’horizon de
plusieurs décennies. Elles vont donc renchérir très significativement le coût
de l’électricité et faire perdre à notre pays l’un des rares avantages
compétitifs dont il dispose encore[3].
La France a-t-elle les moyens de se payer ce luxe ?
La réponse négative est évidente. « Sauvons le Climat »
propose donc de supprimer l’obligation d’achat pour toute nouvelle installation
d’éoliennes et de réserver les soutiens aux installations photovoltaïques
permettant une auto-consommation du courant produit.
Economiser 50 millions de tonnes
de CO2 supplémentaires pour le même prix
« Sauvons le Climat » propose d’atteindre l’objectif des 23%
d’énergies renouvelables par l’augmentation de la consommation de chaleur
renouvelable. Sans dépenser plus que dans les propositions du Grenelle de
l’énergie, « Sauvons le
Climat » démontre qu’il serait possible d’économiser annuellement, en fin
de période[4], plus
de 8,6 millions de tonnes de combustibles fossiles (fioul et gaz) par rapport
au scénario Grenelle, évitant ainsi l’émission de 50 millions de tonnes de CO2 soit 17% des 292 millions de tonnes émises
en France en 2009[5].
On atteindrait ainsi les 23% d’énergie renouvelable avec en prime une réduction de 20% des émissions de gaz à effet
de serre, comme la France s’y est engagée via le « paquet climat »
bruxellois.
Dans le scénario retenu, ce sont 60
milliards d’euros qui seraient
économisés en instaurant un moratoire sur la signature de contrats
d’achat du courant éolien. Ces 60 milliards seraient alors
consacrés à la rénovation thermique des bâtiments anciens. Un tel
programme permettrait d’améliorer
l’isolation de quelques 8 millions de logements de 100 m2 de
surface, économisant annuellement 7,4 millions de tonnes de combustibles
fossiles (87 TWh), soit plus de 7 milliards d’euros.
Economiser 20 milliards d’euros par
an !
Les carburants fossiles étant importés un tel programme permettrait en
outre de réduire le déficit de notre balance des paiements de près de 20
milliards d’Euros par an.
La « transition énergétique » doit, en priorité, diminuer
notre dépendance au pétrole et au gaz. Le développement de l’éolien et du
photovoltaïque ne vont pas dans ce sens.
La démocratie impose que les citoyens disposent des moyens nécessaires
pour apprécier les options en compétitions. Face aux risques propres à chaque
technologie ils doivent pouvoir sortir des demi-savoirs, être en mesure
d’étayer leurs choix sur des données objectives leur permettant d’arbitrer
sereinement entre niveau de prix, risque environnemental, risque sanitaire et
sécurité d’approvisionnement.
La nouvelle étude de « Sauvons le Climat »ambitionne d’y
contribuer.
L’étude est téléchargeable sur le
site de SLC : sauvonsleclimat.org
[1] Jean-Louis Bal, président du
SER, déclare ainsi : « Il
est de la responsabilité des pouvoirs publics de prendre des mesures d’urgence
visant à alléger le cadre réglementaire, réduire les contraintes qui pèsent sur
les infrastructures de réseau et à sécuriser le cadre économique. Il est
également important que des décisions soient prises pour empêcher les
dérives liées aux possibilités de recours abusifs des tiers." (c’est
nous qui soulignons)
[2] Ceci
n’est pas vrai pour des pays comme le Danemark qui produisent leur électricité
essentiellement grâce à des centrales à charbon ou à gaz.
[3]
Rappelons que le coût de l’électricité nucléaire a été estimé par la Cour des
Comptes à 49 €/MWh. Ce coût représente largement celui des investissements, le
coût variable (essentiellement celui du combustible)étant estimé à 5,23 €/MWh. Le tarif d’achat de
l’éolien au sol est de 82 €/MWh, soit, dans la mesures ou l’excès de production
éolienne est compensée à 80 % par une baisse de la production nucléaire, un
coût net pour les consommateurs de près de 75 €/MWh. L’appel d’offre pour
l’éolien off shore a abouti à un prix d’achat de 226 €/MWh, le tarif d’achat du photovoltaïque étant de 370 €/MWh pour les
petites installations et de 196 €/MWh pour les installations de type
industriel.
[4] Ici et dans ce qui suit,
nous appelons « fin de période » le moment où les 23% d’énergies
renouvelables auront été atteints, soit, en principe 2020.
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