Après le vote de la loi Grenelle 1, qui réglemente les consommations de
chauffage au niveau de l’énergie primaire consommée, le débat sur le chauffage
électrique va se déplacer sur les textes d'application, Rappelons que 70 % des
logements neufs optent pour des solutions électriques, un taux qui s’explique
notamment par le coût réduit des systèmes de chauffages radiants et par la
possibilité de produire l’eau chaude par ballon à accumulation(1).
Les affirmations suivant lesquelles un
réchauffement climatique est en cours, qu’il est principalement causé par les
gaz à effet de serre émis par les activités humaines, sont très largement
partagées par les scientifiques. Néanmoins elles ne font pas l'unanimité. Des
personnalités, généralement extérieures à la communauté des climatologues,
doutent de l'impact des activités humaines sur le climat. Voici quelques
réponses synthétiques aux arguments le plus souvent avancés. Elles sont
extraites d’une étude conduite par « Sauvons le
Climat »
L'équité suggère que les émissions mondiales de gaz carbonique par tête tendent vers une valeur universelle pour tous les hommes. Afin de réduire les émissions actuelles par un facteur de 2 à 3, et en supposant que la population mondiale ne dépasse pas 9 milliards d'hommes, un calcul élémentaire montre qu’il ne faudrait pas dépasser une émission moyenne d'environ 0,3 tonne équivalents carbone par tête (1,1 tonne équivalent CO2).
Un des domaines les plus
importants de la politique de l'Union Européenne est celui de l'énergie et du
climat. Ainsi l'Europe a-t-elle négocié le protocole de Kyoto au nom de ses
membres. Elle a réparti les efforts à faire entre eux. Elle a récemment adopté
le fameux plan « Energie-Climat » prévoyant, pour 2020, une réduction
des émissions de CO2 de 20% par rapport à 2005, une part de 20% des énergies
renouvelables dans sa consommation finale d'énergie et une amélioration (non
contraignante)de son efficacité énergétique de 20%également.
Un amendement proposé par la commission des affaires économiques, dit
« amendement Ollier », et adopté par l’Assemblée
Nationale le 10 octobre, a fait l’objet de vives contestations de
la part des ONG environnementalistes ayant participé au Grenelle de
l’Environnement.
Décryptage
Apparemment,
l’instauration du seuil de 50 kWh/m2/an pour la consommation d’énergie
primaire viserait à définir une qualité minimale pour l’isolation des
logements neufs. En réalité l’adjonction du qualificatif
« primaire » est tout sauf anodin. Pour bien le comprendre il faut
revenir sur quelques notions de base :
La réglementation thermique impose des qualités
d’isolation telles que les pertes thermiques du logement moyennées sur
l’année et pour des températures extérieures représentatives de la
situation française soient inférieures à un certain nombre de kWh/m2/an.
La consommation d’énergie finale est celle qui
correspond aux achats d’énergie de l’usager. Remarquons que le projet de
loi Grenelle n’est pas clair sur le point de savoir si la consommation
d’énergie qu’il entend limiter ne concerne que le chauffage. Nous en
ferons l’hypothèse qui correspond au bon sens. La consommation finale
devient alors celle qui est nécessaire pour assurer chauffage et
climatisation (si nécessaire).
La consommation d’énergie primaire correspond à l’énergie
nécessaire pour produire celle nécessaire à la consommation finale.
La différence entre consommations primaire et finale provient du
rendement des centrales thermiques (fossiles et nucléaires), des pertes au
transport des carburants et de l’électricité etc. Dans la pratique seule le
rendement des centrales thermiques et les pertes de transport de
l’électricité sont prises en compte(3). Pour l’électricité le rapport
entre énergie primaire et énergie finale, le rapport de l’ordre de
3.
On voit
donc que par ce choix de l’énergie primaire, alors qu’une consommation finale
directe de gaz ou de fioul de 1 kWh pour le chauffage correspond à une
consommation primaire égale, elle aussi, à 1 kWh, la même consommation finale
de 1 kWh en électricité correspond à une consommation primaire de 3 kWh.
Pratiquement
la limite de 50 kWh/m2/an pour la consommation d’énergie primaire
correspond à l’élimination de l’électricité pour le chauffage. Cette
élimination est en contradiction avec l’ambition de diminuer le plus
possible les émissions de CO2 dans le secteur du bâtiment.
. Les
recommandations du "Grenelle" sont d'implanter 5,4 GW de toits solaires
à horizon 2020. Les aides publiques actuelles à la filière sont
déraisonnables et représentent un formidable gâchis payé par les
citoyens français. Et pourtant le photovoltaïque est une technique d'un
très grand avenir. Etat des lieux et propositions.
Si les recommandations du Grenelle sont suivies, 5,4 GW de toits solaires seront installés en France en 2020.
Aides au solaire : un état des lieux
La principale incitation utilisée est l’obligation faite à EDF
Distribution d’acheter le courant produit au tarif extrêmement
rémunérateur de 0,55 €/kWh (1), alors qu’EDF peut, normalement,
s’approvisionner à environ 0,03 €/kWh grâce à ses barrages et à ses
centrales nucléaires, et à moins de 0,07 €/kWh en moyenne sur le marché
spot. Le surcoût pour EDF Distribution est donc de l’ordre de 0,50
€/kWh payés finalement par l’abonné ou l’actionnaire (c’est à dire,
essentiellement le contribuable).
De plus un crédit d’impôt de 50% du coût du matériel a été instauré.
De confortables subventions sont aussi allouées par les collectivités, pouvant atteindre 50% du coût résiduel.
A titre d’exemple actuel, considérons une installation de 1 kWc (kilo
Watt crête) vendue 12.000 € dont 8.000 de matériel. Un crédit d’impôt de
4.000 € est alors obtenu. En moyenne les collectivités accordent des
subventions de l’ordre de 1.000 €. Le débours est donc de 7.000 €. La
production de l’installation est, typiquement, de 1200 kWh/an, soit un
revenu de 660 €/an. L’investissement est donc remboursé (hors intérêts)
en un peu plus de 10 ans. Le rendement de l’investissement initial est
de l’ordre de 9,5%. Au bout de 20 ans l’investissement initial aura
produit 13.200 Euros soit près de deux fois la mise de fonds initiale.
On comprend l’engouement dont bénéficient les équipements
photovoltaïques…
Les techniques, dites de captage et stockage du CO2, qui consistent à extraire le CO2 rejeté par des installations industrielles ont, après les étapes de Recherche et Développement par la communauté internationale (CSLF Forum), atteint le stade des essais pilotes. Elles intéressent essentiellement les installations stationnaires émettrices de CO2 : centrales électriques à flamme, industrie lourde. En France, dont la production électrique est quasi exclusivement nucléaire, c’est surtout l’industrie lourde qui est concernée. Le total des consommations d’énergies fossiles carbonées du secteur industrie est voisin de 25 Mtep/an (dont une bonne moitié de gaz) qui engendrent 75 Mt de CO2/an.
. La demande d’électricité varie constamment ; la production d’électricité est plus difficile à faire varier. Il y a problème car l’électricité n’est pas stockable.
Au 1er janvier 2007 la capacité de pointe de production électrique française est d’environ 92 GW, chiffre qu’approche déjà la consommation française lors de pointes extrêmes. Avec une consommation courante fluctuant entre 40 et 60 GW, la puissance électrique française permet des exportations fréquentes à nos voisins européens mais devient proche de sa limite aux moments des pointes. D’où les récents investissements d’EDF et d’autres électriciens en centrales électriques à démarrage très rapide mais émettrices de CO2.
Or il existe un bien meilleur moyen de couvrir les pointes : c’est d’investir dans de nouvelles centrales dites "à accumulation hydraulique" les "STEP" (Station de Transfert d’Énergie par Pompage).
Ces centrales hydrauliques permettent, en mode pompage, de stocker sous forme hydraulique l'électricité produite par d'autres types de centrales lorsque la consommation est basse, par exemple la nuit, et de la redistribuer, en mode turbinage, lors des pics de consommation. . .
La production mondiale d’électricité engendre près de la moitié des rejets, de CO2.
L’énergie nucléaire civile, qui n’émet pas de CO2, produit aujourd’hui 16 % de l’électricité dans le monde, 30 % en Europe et près de 80 % en France. Dans notre pays elle réduit de plus d’un tiers les émissions de CO2.
Après 60 ans de développement, on arrive aujourd’hui à la troisième génération de réacteurs, représentée en France par l’EPR.
Pourquoi faut-il construire l’EPR, et vite le construire en série ?
Le monde est confronté à deux menaces immédiates : d’une part le réchauffement climatique lié aux émissions de gaz à effet de serre (GES) dont le CO2 représente les 2/3 et d’autre part, un jour ou l’autre, l’épuisement des ressources en pétrole, gaz et charbon. Mais l’humanité sera « morte de chaud » avant de consommer toutes ses ressources en énergie fossile. Elle doit donc apprendre à ne pas consommer toute l’énergie fossile disponible. C'est-à-dire qu’elle doit s’affranchir des énergies fossiles carbonées (pétrole, gaz et charbon) qui représentent 80% des sources énergétiques mondiales. La production d’électricité est, à elle seule, à l’origine de près de la moitié des rejets de CO2 de la planète.
Le cas de la France est particulier car son énergie est, largement plus que dans la très grande majorité des autres pays, produite sans rejet de CO2 grâce au nucléaire et à l’hydraulique. À telle enseigne que chaque Français émet 6 tonnes de CO2/an au lieu de 10t/hab/an dans la moyenne des pays de l’OCDE et qu’une économie d’énergie a, en France, une chance sur deux d’être sans impact sur la protection du climat....
La France ne consommant plus guère de charbon, réduire les rejets de CO2 revient à réduire les utilisations de pétrole et de gaz et s’opposer à toute action conduisant à « réveiller » l’usage du charbon.
"Sauvons Le Climat" a pour ambition d’informer, de manière indépendante de tout groupe de pression ou parti politique, sur les problèmes relatifs au réchauffement climatique et sur les solutions proposées pour le ralentir. Notre association est dotée d’un comité scientifique présidé par Michel Petit, ancien responsable du groupe français d’experts au GIEC. Sous le contrôle de ce comité, SLC publie régulièrement des études et des communiqués sur les aspects scientifiques et techniques ainsi qu'économiques et sociaux de ces problèmes. Nous diffusons également des points de vue de nos adhérents.
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